Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Latin 15176

Biblissima authority file: https://data.biblissima.fr/entity/Q61007

  • Attested title :
    • Biblia [Vetus et Novum Testamentum].
  • Other Form of the Shelfmark :
    • Département des manuscrits, Latin, 15176
    • Bibliothèque nationale de France. Département des manuscrits -- Manuscrit. Latin 15176
    • Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Latin 15176
    • Paris. BnF, Latin 15176
  • Held at : Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits
  • Date of Origin :
  • Place of Origin :
  • Script :
    • Minuscule caroline. Plusieurs mains. Ecriture élégante, homogène sur l’ensemble du manuscrit, qui se distingue par quelques caractéristiques propres : formes arrondies, ligatures rt et st particulièrement élargies, A majuscule sans barre transversale, N majuscule dans le corps des mots particulièrement élargi, coexistence de l’a rond et de l’a oncial... Par endroits, traces de corrections: passages grattés et réécrits (cf. f. 185).
  • Decoration :
    • 68 initiales ornées peintes ou tracées à la plume en tête des livres bibliques (2, 20, 26,41, 53v, 54, 63, 71v, 73, 74v, 87, 98, 111, 124, 141v, 165v, 184, 192, 195, 196, 199, 200, 201v, 203, 204, 205, 205v, 209, 210, 210v, 219v, 241v, 249v, 252v, 254v, 261v, 279, 289v, 302, 302v, 310, 314, 319, 324, 336, 344, 349, 360, 367, 368, 380, 392, 392v, 406, 406v, 408, 409v, 410v, 412v, 413v, 421, 426, 431, 434, 438v) et tables des canons à arcatures ornées (ff. 345v-348). Décor essentiellement aniconique qui repose sur une combinaison de motifs végétaux et géométriques: noeuds d’entrelacs, motifs en escalier multicolores, frises à la grecque, petits pois blancs, longues palmettes aux contours ombrés pour suggérer le relief, frises de palmettes sèches, feuillages en éventail, fleurs de lys aux formes charnues, tiges baguées, acanthes. Par endroits, on trouve des têtes d’oiseaux, de lions ou de chiens vomissant des feuillages, ainsi que, dans l'initiale du f. 421 introduisant l'Epître aux Romains, le buste d’un petit personnage de profil emprisonné au milieu de rinceaux de feuillages. Sans doute des portraits d’évangélistes étaient-ils également prévus dans les emplacements vierges en tête de chaque Évangile, mais n’ont pas été exécutés faute de temps ou de moyens.
      Ailleurs, nombreuses petites initiales tracées à la plume, avec ou non des rehauts de couleur; dans le texte, petits rehauts de jaune ou de rouge sur certaines initiales ; incipits et explicits en capitales enclavées ou non rehaussés alternativement de jaune, rouge ou bleu (cf. f. 97v); gloses marginales contemporaines insérées dans des encadrements décoratifs dont les formes – des objets – varient d’un feuillet à l’autre (croix, cloche, vase...).
      A la fin du XII e siècle, des portraits d’évangélistes de style byzantinisant ont été peints (et non collés) sur les emplacements laissés vierges en tête des Evangiles (ff. 349, 368, 380; seul manque le portrait de saint Marc, pour lequel il n’y avait pas d’espace vierge). Ces portraits sont insérés dans de petits cadres et abondamment rehaussés d’or et d’argent et de somptueux coloris à dominante bleue, rouge et verte. Leur facture les rattache au second courant byzantin qui a irrigué l’enluminure française dans les dernières décennies du XIIe siècle et dont la Bible de Souvigny (Moulins, BM, ms. 1) apparaît comme le chef de file.
      En-dessous des portraits de saint Luc et saint Jean (ff. 368, 380), de nouvelles initiales ont été repeintes (et non collées) dans le même style par-dessus les anciennes, ainsi qu’aux ff. 20 et 124. Sur ces deux derniers feuillets, on a voulu effacer ensuite les retouches à une date indéterminée : les initiales ajoutées ont été soit grattées à nouveau soit recouvertes d’une préparation blanchâtre, si bien qu’elles ne sont aujourd’hui plus visibles.
      Nombreux dessins marginaux plus tardifs à l'encre brune ou à la mine de plomb représentant des boucliers, un cavalier ou une tête (cf. ff. 70, 129v-130).
  • Support Material : Parchemin
  • Composition :
    • 439 ff.
  • Dimensions :
    • 500 x 380 mm (just. 364/372 x 246/260 mm).
  • Codicological details :
    • Cahiers: quaternions pour la plupart; cahiers signés en chiffres romains, de II à LV avec des lacunes (collation exacte non effectuée en raison du très mauvais état du ms.). Nombreux feuillets mutilés ou manquants au début et à la fin, lacunes comblées avec du papier.
    • Saint-Pierre de Cluny , d'après le décor et le poème de dédicace. , 439 ff. , 500 x 380 mm (just. 364/372 x 246/260 mm).
  • Ruling :
    • Réglure à la pointe sèche.
  • Binding :
    • Reliure de basane brune, très endommagée (dos lacunaire, plats détachés).
  • Stamp :
    • Estampilles Bibliothèque de la Sorbonne, du XVIIIe siècle, et Bibliothèque nationale (Révolution), 1792-1802, modèle identique à Josserand-Bruno, 277 et pl. type 17.

Contents

Data Source: BnF Archives et manuscrits

  • La Bible s’ouvre par deux compositions poétiques d’ Alcuin qui encadrent l’Épître de saint Jérôme à Paulinus, « Frater Ambrosius... » (ff. 1-2r : Monumenta Germaniae Historica, Poetae latinae, I, 1, p. 287, LXVIII-LXX, v. 1-200 ; ff. 4r-v : Monumenta Germaniae Historica, Poetae latinae, I, 1, p. 283-284, LXV, I-III).
    La fin manque: la Bible s'interrompt à la fin de l'Epître de saint Paul aux Colossiens.

Texts in this manuscript

Data Source: Mandragore

Illuminations and decoration

Participants

Former owners

Formerly part of

Provenance

Data Source: BnF Archives et manuscrits

  • Le ms. provient de Saint-Pierre de Cluny . Son origine clunisienne peut être déduite de la pièce de vers figurant au f. 4r-v et extraite, avec quelques variantes, de l’une des dédicaces de la Bible d’ Alcuin pour Charlemagne. Dans ce texte (f. 4v), les noms de Charlemagne (« Carolus rex », précédé de « domnus ») et d’Alcuin (« Alchuine ») ont été grattés et remplacés par ceux d’ « Odilo abba » et « Franco », ce dernier inscrit en lettres capitales pseudo-grecques, afin de suggérer que la Bible fut commandée par Odilon à Franco. Il s'agit de l'abbé de Cluny Odilon (994-1049) et du moine Franco qui en a supervisé l'exécution. Ce personnage est mentionné dans une charte de 1002 ou 1011 transcrite dans le cartulaire B de Cluny, ainsi que parmi les témoins d’un acte daté du 22 août 1004. On retrouve par ailleurs sa main dans la première partie d’un autre manuscrit de Cluny (Paris, BnF N.A.L. 1447), ce qui permet de dater assez précisément la Bible, aux alentours de l’an mille. Les noms ont été vraisemblablement modifiés du vivant d'Odilon, juste après l’achèvement de la copie du manuscrit, au moment où l’on procédait aux corrections et à la mise en page, car les nouveaux noms ont été rehaussés de petites touches jaunes pour Odilon et rouges pour Franco, comme dans le texte qui précède et qui suit, et l’écriture est sensiblement la même que celle du poème de dédicace.
    Avant que cette attribution ne puisse être établie, les origines de cette Bible et son décor ont fait couler beaucoup d’encre. Léopold Delisle a proposé de l’attribuer à la région mosane, en s’appuyant sur la mention d’un abbé Odilon dans la dédicace en vers qui serait Odilon de Stavelot, mort en 954 ( Le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale , Paris, 1874, II, p. 417). Suzanne Gevaert, qui fut l’une des premières à attirer l’attention sur l’intérêt artistique de cette Bible, a repris cette hypothèse tout en mettant en relation son décor avec celui de manuscrits produits dans la région de Limoges et en soulevant la question des rapports entre Stavelot et Limoges ( Étude sur les miniatures mosanes pré-gothiques , Bruxelles, 1948, pp. 15-23). Jean Porcher, quant à lui, a rejeté l’attribution mosane et insisté sur le caractère aquitain de la décoration (« Bible mosane ou Bible aquitaine ? », Scriptorium 6 (1952), pp. 93-94). Carl Nordenfalk (« Miniatures ottoniennes et ateliers capétiens », Art de France 4 (1964), pp. 55-59) et Meyer Schapiro (The Parma Ildefonsus. A romanesque illuminated Manuscript from Cluny and related Works, New York, College Art Association of America, 1964, pp. 6, 27) furent les premiers à reconnaître la provenance clunisienne de la Bible ; le second la datait de la fin de l’abbatiat d’Odilon. Danielle Gaborit, dans son étude sur les manuscrits limousins, s’est rangée à cet avis, tout en reconnaissant les affinités stylistiques étroites avec les manuscrits limousins ( La décoration des manuscrits à Saint-Martial de Limoges et en Limousin du IXe au XIIe siècle , Paris-Genève, 1969, pp. 84-85). Elle pensait, en revanche, que le manuscrit avait été exécuté sous l’abbé Mayeul, en raison des similitudes avec d’autres manuscrits datant de son abbatiat. Walter Cahn, enfin, a rapproché le décor de la Bible d’Odilon de celui d’un autre manuscrit clunisien, le N.A.L. 1455 sur lequel nous reviendrons ; il a également fait un parallèle avec un groupe de manuscrits exécutés pour Hugues II, évêque de Nevers de 1013 à 1056 (Paris, BnF latins 9449, 17333 et Bibliothèque Mazarine, ms. 1708, ff. 61-154v), tout en admettant que les points communs entre ces manuscrits demeurent ponctuels ( La Bible romane , Fribourg, 1982, p. 98, ill. 59 et notice n°95). Monique-Cécile Garand, quant à elle, a confirmé l’attribution du manuscrit à Cluny et précisé sa datation, en identifiant le scribe Franco avec un témoin d’un acte clunisien daté de 1004 (« Une collection personnelle de saint Odilon de Cluny et ses compléments », Scriptorium 33 (1979), pp. 163-180, voir pp. 174-175 en particulier).
    Des armoiries ont été ajoutées en marge du f. 70: "au lion rampant senestré d'une étoile et surmonté d'une fasce chargée d'une ligne denchée".
    Le ms. a été acheté par la bibliothèque de la Sorbonne en 1757 d'après une note d'un bibliothécaire datée de 1782 inscrite sur un papier collé au contreplat supérieur, puis est passé à la Bibliothèque nationale lors de la Révolution.

Notes

Data Source: Biblissima

  • La Bible d'Odilon et les débuts de l'enluminure clunisienne / Charlotte Denoël, [Firenza] : Centro Di della Edifimi, 2011

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