Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Latin 9451

Biblissima authority file: https://data.biblissima.fr/entity/Q67236

  • Common Name :
    • liber comicus
  • Attested title :
    • Liber comitis [dit Lectionnaire pourpre, ou de Vérone]
  • Other Form of the Shelfmark :
    • Département des manuscrits, Latin, 9451
    • Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Latin 9451
    • Paris. BnF, Latin 9451
  • Held at : Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits
  • Date of Origin :
  • Place of Origin :
  • Script :
    • Excepté les f. 2r-18r (avec fluctuations de type jusqu'en 21r) écrits en minuscule caroline mêlée d’onciales, le ms. est majoritairement copié en onciales. La minuscule, de gros module (cf. Lindsay, 1915, p. 473), utilise deux formes de ‘a’ et surtout un ‘r’ minuscule particulier (cf. par ex. f. 2a7) qui se retrouvent dans un groupe de mss. originaires d’Italie du Nord (cf. Ganz, 1982, p. 298 ; voir plus bas). Peut-être 2 mains (?). — Ponctuation soignée ; peu d’abréviations à l’exception des plus courantes, dont les nomina sacra (voir CLA 5.580). Le texte est entièrement copié à l'encre d'argent, seules les initiales et les rubriques sont à l'encre d'or
  • Decoration :
    • Une grande initiale ornée (f. 2r) et environs 560 petites initiales ornées à l'encre d'or, avec parfois des détails à l'encre d'argent. Certaines lettres arborent des compositions exclusivement formées de poissons (par ex. f. 14rb, 26ra), têtes d'oiseaux (par ex. f. 23va, 32rb); très rarement, nous rencontrons ce qui peut représenter une tête de quadrupède (cf. f. 24ra , 153rb); pour le reste, il s'agit de rinceaux, d'entrelacs et quelquefois de pointillés entourant les initiales (voir Avril – Zaluska, 1980, n° 17).
  • Support Material : parchemin / Parch. pourpré
  • Codicological details :
    • Composé de 24 quaternions réguliers; cahiers signés au dernier f., dans la marge inf. à droite, à l'encre d'argent: 18 (1–8): «I» ;28 (9–16): «II» ; 38 (17–24): «III» ; 48 (25–32): «IIII» ; 58 (33–40): «V» ; 68 (41–48): «VI» ; 78 (49–56): «VII» ; 88 (57–64): «VIII» ; 98 (65–72): «VIIII» ; 108 (73–80): «X» ; 118 (81–88): «XI» ; 128 (89–96): «XII» ; 138 (97–104): «XIII» ; 148 (105–112): «XIIII» ; 158 (113–120): «XV» ; 168 (121–128): «XVI» ; 178 (129–136): «XVII» ; 188 (137–144): «XVIII» ; 198 (145–152): «XVIIII» ; 208 (153–160): «XX» ; 218 (161–168): «XXI» ; 228 (169–176): «XXII» ; 238 (177–184): «XXIII» ; 248 (185–192): «XXV» [sic!] ; 258 (193–198+C-D): non signé.
      La signature du 24e cahier est erronée, car le ms. ne montre pas de lacune à cet endroit. Le parch. employé a été teint, mais sa couleur pourpre n’est pas homogène sur l’ensemble du ms. — La foliotation est notée à l’encre rouge ; encadrés au début et à la fin par 4 feuillets de garde (2 papier ; 2 parch.), 4 f. de parch. pourpré se trouvent hors-foliotation : A-B, correspondant à un bifol., et C-D, 2 f. isolés en fin de volume, avec une des gardes de parch. récent intercalée; tous sont vierges, ainsi que le f. 198v. De courtes notes sur le contenu du ms. ont été collées sur la première page de garde ; une étiquette de papier collée sur verso du f. B livre une transcription de l’incipit de la préface
    • Italie du Nord (Vérone ou Monza?).. A-B + 198 f. + C-D, à deux col., 330 x 220 mm (just. 260 x 160 mm).
  • Ruling :
    • 30/31 lignes / page.
  • Binding :
    • Reliure de maroquin rouge à grain long à bordure dorée signée au dos «REL. PAR BOZERIAN JEUNE», gardes tabis vert soulignées de roulettes dorées, restes de fermoir métallique, frimaire an XIV (= reçu le 5 mars 1806, correspondant au train du 25 novembre 1805; cf. BnF., département des Manuscrits, Archives Modernes 624); tranches dorées, avec titre au dos: « Liber comitum seu epistolarium » [voir Laffitte, 2006, p. 279]

Contents

Data Source: BnF Archives et manuscrits

  • Lectionnaire plénier (Épîtres et Évangiles) qui contient les lectures pour l’année liturgique, précédées de la préface du Pseudo-Jérome (ad Const.), dont le ms. représente un des deux plus anciens témoins. Deux parties : la première comprend le cycle temporal et sanctoral mêlé (f. 2r-158v) ; la seconde partie est dédiée aux messes pour les occasions diverses (f. 159-198).
    Il débute par la vigile de Noël, mais bien que, suivant le lectionnaire romain (qui contient les stations), il montre deux catégories de péricopes et comprend des particularités propres à l’Italie du Nord (compte des dimanches du Carême : dominica in trigesima , in viginsima , etc.), ainsi que quelques fragments de la version vieille-latine de la Bible. [Voir Vogel, 1966, p. 316 ; Gamber, 1961 ; Rehle, 1974 ; Gryson, 1999, notice n° 183 D, p. 285-286 et 2004, p. 339].
    Les lectures n’ont été numérotées que dans les premiers f. jusqu’à « XI» (f. 8vb).

    F. 1ra-198rb. Comes uel Liber comitis sive lectionarius duplex
    f. 1r-v. Pseudo-Hieronymus. Epist. ad Constantium [Préface] : «In nomine summi Dei incipit prologus libri comitum. Beati Iheronimi presbyteri ad Constantium constantinopolitanum episcopum. Lege feliciter. Quamquam liceat (…) mihi et amantisimme frater» [PL 30, 501C-504B ; cf. CPL, n° 1960; CPPM, n° 918].
    F. 2ra-159ra. Lectionarius. Pars prima [Lectures des cycles temporal et sanctoral]:
    f. 2ra. Première lecture, vigile de Noël [sans indication de date] «FR(atre)S. Paulus seruus Iesu Christi» ; f. 2va «II. De nocte item ad sanctam Mariam» ; f. 35ra, «Feria III ad sanctam Balbinam» ; f. 40va, «Domenica in tregesima ad sanctum Laurentium» ; f. 48va, «Dom(enica) in vigin(esima) ad Hierusalem» ; f. 61vb, «Domeni(ca) in indulgentia ad Lateranis» ; f. 88ra, «Domenico sancto ad sanctam Mariam» ; f. 96va, «In vigiliis sancti Pancrati» ; f. 97ra, «in natali sancti Pancrati» ; f. 99ra, «In Pascha annotina » ; f. 99va, «In letania maiore die XXV mense primo» ; f. 123vb, «Require retro domenica prima mensis primi feria V» ; f. 126vb-127ra, « Require a retro dom(enica) secunda in quadragisima» [entre feria IV et ebdomada V post octabas] ; f. 131va, «In depositione Helisei prophetae et sancti Iohannis Baptistae» ; f. 139ra, «Ebdomata [sic] prima mensis VII» ; f. 139va, «Incipiunt lectiones mensis VII» ; f. 142rb, «hic legitur lectio[ne] Danihelis prophetae. Require eam retro sabbato primo mense primo, in duodecim lectiones» ; f. 152rb, «Incipiunt lectiones de adventu Domini, ebd. domenica V ante natale Domini» ; f. 146ra, «incipiunt lectiones mensis decimi. Feria IIII ad sanctam Mariam» ; f. 158vr, «Sequitur lectio Danielis prophetae. Require eam retro mense primo in duodecim lectiones».
    F. 159ra-198rb. Lectionarius. Pars secunda [Messes pour les occasions diverses ; dans cette partie les renvois sont plus fréquents]:
    f. 159ra, «In ordinatione diaconi» ; f. 164rb, «In letania tempore belli» ; f. 182ra, «In aduentu iudicum» ; f. 184va, «Contra iudices male agentes» ; f. 185va, «Contra episcopum male agentem» ; f. 187rb, «Ad missa votiva» ; f. 189rb, «De conciliatione fratrum » ; f. 190ra, «Leguntur quattuor evangeliorum initia in aurium apertionem» ; f. 191v, «In Pascha annotina» ; f. 198ra, «In natale sancti Valentini (…) coram patre meo qui est in caelis »

Texts in this manuscript

Data Source: Europeana regia

Data Source: Mandragore

Illuminations and decoration

Formerly part of

Provenance

Data Source: BnF Archives et manuscrits

  • Si son origine nord-italienne est garantie, le lieu précis de la production du ms. reste incertain. On pense qu’il a pu être copié à Monza ou dans ses environs (selon Amiet, 1959, suivi par Bischoff, 2007.1, p. 10 et n. 67; 2007.2, p. 46 ; Ferrari – Belloni, 1974 ; Avril – Zaluska, 1980, notice n° 16-17, p. 9 ; cf. Exp. Paris, 1984, n° 3, p. 17 « dans le milieu aulique d’Italie du nord ») ou peut-être Vérone (Lindsay, 1915, p. 473) ; Bischoff, 2007.2, p. 46, supposait un très important scriptorium attaché à la résidence du roi Pépin (781-810).
    La date à laquelle le ms. a été copié, au tournant des VIIIe et IXe s., est confirmée par les éléments paléographiques qui s’observent chez un certain nombre de mss., dont, entre autres, la forme particulière du ‘r’ héritée de la minuscule pré-caroline. Parmi les mss. de ce groupe, l’écriture la plus proche se rencontre sur les Paris, Bnf, lat. 653 (Pelagius in epist. Pauli ; CLA 5.527), Wolfenbüttel, Helmst. 513 (lex Alamannorum ; CLA 9.1382) et Wien, lat. 1616, qui sont très certainement issus du même centre de production à la même époque. D’autres, probablement copiés dans le même scriptorium, sont toutefois antérieurs, comme le Karlsruhe, Landesbibl. Aug. CCLXI (Hieron. in Matth. ; CLA 8.1111), dont l’écriture, une minuscule pré-caroline, rappelle celle des mss. de Paris lat. 653 et 9451). Tandis que les mss. St-Gall 108 et 227 (CLA 7.905 et 930) pourraient représenter un stade intermédiaire entre l’écriture des mss. de Paris et de celle du ms. de Karlsruhe, qui semble le plus ancien [voir Holter, 1965, p. 93 ; CLLA n° 1210 ; Expo. Aix la chapelle, 1965, n° 384, p. 218].

    Toujours est-il que le ms. a dû être commandé par un haut personnage, peut-être même un membre de la famille carolingienne, mais sans que l’on puisse préciser davantage son histoire ancienne.
    Entré à une date inconnue dans la collection de Charles de Rohan, prince de Soubise, le ms. a été vu par Ch.-F. Toustain et R. P. Tassin, auteurs du Nouveau traité de diplomatique. Dans le 3e volume (Paris, 1757), ils le décrivent avec assez de précision pour qu’il n’y ait aucun doute sur son identité (p. 196 et n. 1). Toutefois, ils rapportent que le volume était recouvert d’une reliure précieuse, caractérisée en ces termes (III, p. 122-123): « la couverture est de cuivre orné de filigranes d’argent en cercles et en courbes ; par-dessus brillent six grosses pierres précieuses aux quatre coins et aux deux côté. Au milieu, sur le côté gauche, est un crucifix de cuivre, dont la croix est portée sur un chameau ».
    En revanche, l’index vol. VI, p. 643 introduit une confusion entre deux manuscrits. De fait, la reproduction pl. 53 (III, p. 32, n° II ; renvoyant à III, p. 339-340), montre en réalité un détail du f. 28r d’un autre lectionnaire carolingien de la collection du Prince de Soubise, l’actuel Paris, Bnf, lat. 9453, lui aussi couvert d’une reliure précieuse, qui portait le n° 556 dans la même vente.
    Un vingtaine d’année plus tard, le catalogue publié en prévision de la vente de cette bibliothèque (Catalogue des livres imprimés et manuscrits de la bibliothèque de feu Monseigneur le prince de Soubise Maréchal de France …, Paris, 1788, p. 41-42), confirme la présence de la reliure : « 555. Liber comitum. Manuscrit sur velin, vers 850. Le velin est pourpre, les lettres sont en argent et paroissent avoir été écrites avec un fer chaud. Ce sont les Epîtres et Evangiles de toute l’année, dans un autre ordre que celui actuel. La reliure est couverte de filigrane d’argent et de pierres précieuses ». Lors de la vente tenue l’année suivante, en janvier 1789, le ms. est acquis par la Bibliothèque royale en compagnie de 10 autres manuscrits pour la somme d'environ 4100 livres, dont la moitié (2000 livres) pour le seul lectionnaire [voir Delisle, Cab. des mss., III, p. 213, pl. IX.5 et I, p. 551; cf. le catalogue manuscrit du suppl. lat.: BnF., département des Manuscrits, nouv. acq. fr. 5525, f. 88, mais qui ne mentionne pas la reliure].
    Or, fait exceptionnel, le ms. dans son état actuel a perdu sa reliure précieuse, qui se trouvait pourtant bien à sa place au moment de l’achat. A-t-elle été remplacée en 1806 ? Une note destinée au relieur, Bozerian le Jeune, nous apprend que la reliure avait déjà disparu à ce moment-là. La note en question se trouve parmi les papiers collés sur le f. de garde qui ont été signalés plus haut et correspond à la fiche donnée au relieur : «9 [barré] 14 . C. Latin in f° parvo, sans n°. Liber comitum sive Epistolae et Evangelia per anni circulum. Codex membranaceus ex pergameno purpurato litteris aureis et argenteis. Fond incertain. A faire arranger». Ces directives sont intéressantes à plus d’un titre. D’une part, elle indique, selon un système de lettres (déjà en usage avant 1828), le type de reliure destinée à couvrir le ms., ainsi le code « 14.C » signifie que ce 14e volume du train devait recevoir une demi-reliure en veau à dos de maroquin ; ce qui coïncide avec la présente reliure [voir Laffitte, 2006, p. 276]. D’autre part, tandis que l’habitude voulait que l’on signale le soin à apporter dans les cas de reliures précieuses, la mention « à faire arranger » laisse entendre que le ms. n’avait plus son orfèvrerie. Enfin, ceci expliquant cela, les mss. de la vente du Prince de Soubise sont restés hors classement entre 1789 et 1805 (la note du train de reliure le dit « sans n° (…) fond incertain »), période troublée durant laquelle la reliure précieuse a pu être ôtée du ms. ; il n’a reçu sa cote du supplément latin « 688 » qu’après son retour de la reliure en 1806.

Bibliography

  • B. Bischoff, , «1. Manuscripts in the Early Middle Ages», in Manuscripts and Libraries in the Age of Charlemagne, éd. et trad. par M. Gorman de «Scriptoria e manoscitti mediatori di civiltà dal sesto secolo all riforma di Carlo Magno» (1963) [in Mittelalterliche Studien, 2, 1967, p. 312-327.], Cambridge, 2007, p. 1-19 (1ère éd. 1994)
  • B. Bischoff, , «2. Manuscripts in the Age of Charlemagne», in Manuscripts and Libraries in the Age of Charlemagne, éd. et trad. par M. Gorman de « Panorama der Handschriftenüberlieferung aus der Zeit Karls des Grossen » (in Karl der Grosse, Lebenswerk und Nachleben. II. Das geistige Leben, éd. W. Braunfels, Düsseldorf, 1965, p. 233-254 ; réimp. Mittelalterliche Studien, 3, 1981, p. 5-38), Cambridge, 2007, p. 20-55 (1ère éd. 1994)
  • L. Delisle, Le cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale, 4 tomes, Paris, Imprimerie nationale, 1868-1891 (réimpression 1978)

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Data sources