Moulins. Médiathèque, MS 80

  • Other Form of the Shelfmark :
    • Moulins, Bibliothèque municipale, 080
    • Bibliothèque municipale, 080
    • Médiathèque communautaire de Moulins, MS 80
    • Médiathèque, Ms. 80
    • Moulins, BM, 080
    • Moulins. Médiathèque, MS 80
  • Held at : Moulins. Médiathèque
  • Languages : latin
  • Date of Origin :
  • Place of Origin :
  • Support Material : parchemin
  • Composition :
    • 140 ff.
  • Dimensions :
    • 167 x 122

Contents

Data Source: Patrimoine numérisé des Médiathèques de Moulins Communauté

  • Langue(s) des textes : latin

    Titre(s) : MS 80 - Horae, cum calendario. Livre d'heures

    Description(s) :
    Ce livre d’heures est disparate et incomplet. Le calendrier ne commence qu’en juillet. De plus, dès le XVe siècle, le propriétaire a ajouté des pages de prières non enluminées, notamment consacrées aux saints Christophe et Barbe (à partir du folio 128). Il a ajouté également  au bas d’une page des prières à ces deux mêmes saints (f. 86). Il leur vouait donc un culte fervent, peut-être parce qu’ils protégeaient tous deux de la mort subite, advenue sans avoir reçu les sacrements de l’Eglise. Le calendrier est en latin. Les jours de fête sont notés en rouge et en bleu. Dans la prière « Obsecro te », les formes verbales sont au masculin.
    Le livre a servi de brouillon au XVIIe ou au XVIIIe siècle. Son propriétaire, Martin Thomas, tabellion en la juridiction de Moulins, y a noté une prière à la Vierge (f. 111v°) et un début d’acte de vente (f. 112). Sur le verso de ce dernier feuillet, un propriétaire antérieur, N. de Chomone[z/t/y], a écrit un brouillon de texte à caractère religieux, mêlant latin et français. Le texte est daté de La Trollière, 24 juin 1624 (f. 112v°). A la fin de l’ouvrage, une main anonyme a noté, avec une écriture du XVIIe siècle, les paroles et la mélodie d’une chanson d’amour profane (f. 141).
    En 1624, le fief de La Trollière, à Theneuille, appartenait à Claude Mulatier de la Trollière, qui épousa Marguerite de Chevenon de Bigny le 23 janvier 1611. Ils moururent avant 1660. On trouve beaucoup de Thomas à Cérilly, non loin de Theneuille, et notamment un Jean Thomas, qui vivait dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Il était notaire à Cérilly et maria sa fille en 1663 à un greffier de châtellenie. Quant au fief de La Trollière à Issards, il appartenait à l’époque à Philippe de Saint-Hilaire et Jeanne de Serre, qui n’y résidaient pas[1].
     
    Etude des enluminures
    Dans la partie inférieure de chaque enluminure, le cartel de texte est un phylactère soutenu par un ange se détachant sur la scène en perspective et en accentuant le relief.
    Le peintre rehausse ses compositions de touches d’or au petit trait, notamment sur les rochers. Il relève toujours les tissus façonnés des mêmes petits cercles dorés décoratifs. Il accorde beaucoup d’importance à l’espace et à l’architecture, appréciant les pièces profondes et les paysages vastes et aérés. L’influence de Jean Fouquet se dessine dans ses compositions : Vierge dans une église avec à l’arrière-plan une abside ronde, à colonnes et décors de marbres antiques ; Couronnement de la Vierge avec un immense trône vu de trois quart... Il aime placer de gros rochers penchés au centre des paysages (Visitation, f. 35 ; David chantant les psaumes, f. 87).
    Le style de ce peintre reflète bien celui des artistes qui travaillaient à la fin du XVe siècle pour la cour des Bourbons, et qui étaient établis à Lyon ou à Bourges.
    L’enlumineur n’a pas toujours apporté le même soin aux visages, qui sont parfois massifs et caricaturaux. Ceux des bergers sont parmi les plus finement travaillés (f. 54v°). Il aime croquer rapidement, à l’aide de hachures nerveuses, des visages comme taillés dans la pierre, avec des facettes géométriques exagérément plates.         
    Malgré ce côté déroutant de sa personnalité ce peintre n’est pas sans talent, bien au contraire. Ses drapés sont habilement tracés, formant des plis nerveux que rehaussent des touches d’or (ff 77 et 81). Il soigne la qualité de ses décors marginaux, aux délicates ancolies toutes en courbes rondes (f. 60). On remarque surtout chez lui l’amour des paysages verts et humides, délicatement fondus, aux villes soigneusement détaillées dans des tons pâles, noyées de brume et de soleil, ainsi qu’un goût certain pour les harmonies de couleurs fraîches et sourdes alternant.
    Il présente des affinités avec le peintre qui exécuta, pour un donateur resté anonyme un livre d’heures en collaboration avec Jean Perréal (B. N., manuscrit latin 1363). Le visage de l’ange de l’Annonciation de ce manuscrit (f. 23) est comparable à celui du berger de profil au premier plan dans l’Annonce aux bergers (f. 54v°)[2]. Les plis nerveux des drapés, les décorations circulaires sur les tissus sont également proches.
    Dans son ouvrage sur l’enluminure lyonnaise, E. Burin nomme cet artiste « Master of the Histoire Ancienne[3] ». Le visage d’Hasdrubal (fig. 39 de l’ouvrage de E. Burin) présente des analogies avec celui de l’apôtre Pierre dans la Pentecôte (ms. 80, f. 81) ; celui de Salomé (fig. 17) avec celui de Marie (f. 59), celui des personnages de la figure 46, ainsi que celui du Fou de la planche couleur n° XII avec celui de Joseph dans la Fuite en Egypte (f. 67v°). Les marges, dans cette planche couleur n° XII, sont également très comparables, notamment dans le dessin des ancolies (f. 60). Il est donc possible qu’il s’agisse d’un seul et même artiste.
     
    Texte
    f. 1-6v°. Calendrier en latin incomplet (juillet-décembre)
    f. 7-14. Séquences des Evangiles
    f. 15-20v°. « Obsecro te »
    f.20 bis et 20 ter. Pages blanches.
    f. 21-76v°. Heures de la Vierge.
    f. 77-80v°. Heures de la Croix.
    f. 81-85. Heures du Saint-Esprit.
    f. 85. Au XVe siècle, rajout de deux prières au Christ : « Domine Jesu Criste rogo te per amore[m]… » et « Deus qui nos tuam graciam… »
    f. 86. Rajout d’une prière à sainte Barbe et à saint Christophe (XVe siècle).
    f. 87. Psaumes pénitentiaux.
    f. 104. Litanies.
    f. 111 et 112. Deux pages restées vierges et réutilisées aux XVIIe (et XVIIIe ?) siècles.
    Prière à la Vierge, XVIIe ou XVIIIe siècle, écrite par Martin Thomas, tabellion en la juridiction de Moulins (f. 111v°) : « Virgo Dei genitrix quem totus non capit vibis in tua se clausit tisaba factus homo vera fides geniti purgavit crimina mundi [pâté d’encre suivi de « es »] tibi virg[i]nitas immolata Ma[ria ?] ».
    Début d’un acte de vente, XVIIe ou XVIIIe siècle, rédigé par Martin Thomas, tabellion en la juridiction de Moulins (f. 112) : « Louis par la grâce de Dieu roy de France et de Navarre, à tous ceux qui ces presentes lettres veront ou oiront salut. Par devant Martin Thomas, tabellion en la juridiction de Moulin, furent present Nicolas de Guarenflo [on ?] et Jacquelin Vuillemotz quand avant[4] auctorisé lesquels ont recognu avoir cédé, quitté et transporté et du tout delaissé… »
    Brouillon d'un texte écrit à la Trollière le 24 juin 1624 par N. de Chomone[z/t/y ?] (f. 112v°) : « Trois frères sortiront de vue entre renbreus et / obsecurs,  conduis par sainct ministre divers divers [sic] allant d’Orian en Occidan cheminant sous le / signe de la croix. Et ne ceseron de cheminer que celuy qui a le visage desorné par la barbe de cler ne chante « Un Grand Ampereur de Rome » dont le non se comanse par « Sa gendarmerie sera de couleur de or et / son infanterie sera de couleur de argent… » / Son règne fixé se dois que les petis anfans iron / criant après luy et que le fils ne aye vers son pere au vantre de sa merre. Dieu est sur tous. Mitto tibi navem, pupique carentem. Faict a la Trolliere le 24 de juin 1624 vocor N. Dechomone[z/t/y ?].  Bonis puer gaudo dormir. Fis enim bene qui bene tibi. Bene dormit sed non pecat. Servitoris tuis semper. » + Mention marginale : « Sainte loye ».
    f. 113-127. Office des Morts.
    f. 127 bis recto et verso : Page restée vierge.
    f. 128-137. Oraison à la Vierge (du chanoine Arnoul) : « Missus est angelus Gabriel… » [Ici commence le manuscrit rajouté]
    f. 137v°-140v°. Suffrages des saints Christophe et Barbe, prière au Christ.
    f. 141. Folio de parchemin sur lequel furent écrites les paroles et la mélodie d’une chanson profane (XVIIe siècle) : « O grace d’or que de chant, amoureus ame, de traits et de dards… / [texte effacé] / Que d’astre propice, de delices et de doux regards. » + Mention marginale : « Pierre [+ mot non lu] »
     
    Enluminures
    f. 15. La Vierge dans une église entourée d’anges. Elle s’est assise à même le sol, sur un carreau (coussin) d’un rouge sombre : c’est le motif bien connu de la « Vierge d’humilité ».
    f. 21. Annonciation.
    f. 35. Visitation (paysage et rochers).
    f. 49. Nativité.
    f. 54v°. Annonce aux bergers (paysage, ville et rochers).
    f. 59. Adoration des mages.
    f. 63. Présentation au temple.
    f. 67v°. Fuite en Egypte (paysage et rochers).
    f. 71v°. Couronnement de la Vierge.
    f. 77. Crucifixion.
    f. 81. La Pentecôte.
    f. 87. David chantant les psaumes (paysage, ville et rochers).
    f. 113. Job sur son fumier.
     


    [1]. C. Grégoire, « La Trollière », p. 509. Grégoire C., « La Trollière », Bulletin de la Société d’Emulation du Bourbonnais, 1909, tome 17, p. 498-511.

    [2]. Voir E. Burin, Manuscript Ilumination in Lyons (1473-1530), Brepols, Turnhout, 2001, p. 370, illustrations 43 et 44.

    [3]. E. Burin, op. cit., catalogue 32 p. 108 et illustrations XII (en couleur), 38-40 et 46.

    [4]. Les mots en gras sont ceux dont la transcription n’est pas sûre.
     
     
    Hist. : 1624, appartenait à N. de Chomone[t/z/y ?], résidant à La Trollière de Theneuille ou à La Trollière d’Issards, puis au XVIIe ou XVIIIe siècle à Martin Thomas, tabellion en la juridiction de Moulins.
     
     
    © Marie-Elisabeth Bruel, 2002
     
    Moulins, Médiathèque communautaire, MS 80 141 ff, 170x125mm, parchemin, 13 enluminures. Vers 1490

     

Text in this manuscript

Data Source: Initiale

Horae [latin].

Illuminations and decoration

Bibliography

  • Anne LE CABEC, Etude de l'iconographie de Job à la fin du Moyen Age (XIVe, XVe, début du XVIe siècle), Paris, Université de Paris X, 2000
  • Henri OMONT, Moulins (CGM 3), Manuscrits 1-100, 1885 (Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France)
  • Sébastien MAMEROT, Thierry DELCOURT (éd.), Danielle QUERUEL (éd.), Fabrice MASANES (éd.), Une chronique des croisades, Les 'Passages d'Outremer', édition complète, adaptée et commentée, Köln, Taschen, 2009

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