Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Latin 7242

Biblissima authority file: https://data.biblissima.fr/entity/Q65746

  • Attested titles :
    • II. Flavius Vegetius Renatus, Epitoma rei militaris.
    • III. Fidentius Paduanus, De Recuperatione Terrae Sanctae
    • I. Sextus Julius Frontinus, Stratagemata.
    • IV. Bartholomaeus Carusio Urbinensis, De Re bellica spirituali, incomplet.
    • Manuscrit en 4 parties. Frontinus. — Vegetius. — Fidentius Paduanus. — Bartolomaeus Carusio Urbinensis.
  • Other Form of the Shelfmark :
    • Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Latin 7242
    • Paris. BnF, Latin 7242
  • Held at : Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits
  • Languages : Latin
  • Author : Frontin (0030?-0103?) | Végèce (0383?-0450?) | Barthélemy de Urbino (13..?-1350)
  • Date of Origin :
  • Place of Origin :
  • Script :
    • Plusieurs mains bolonaises
  • Decoration :
    • Les quatre parties ont été illustrées dans le même atelier bolonais: 4 initiales peintes et historiées accompagnées d'encadrement peints (1, 41, 85, 127), 8 initiales peintes et historiées (11, 24v, 31v, 42, 48v, 56, 88, 93v), dont certaines comportent les armes de la Savoie de gueules à la croix d'argent (1, 11, 24v, 41, 48v), nombreuses petites initiales peintes. Carte représentant la Terre Sainte et l'Egypte à l'encre (de la main du copiste ?) (122v). Au f. Bv, ajouté au manuscrit à la fin du XIVe siècle, armes et chiffre de Jean-Galéas Visconti († 1402).
  • Support Material : Parch.
  • Composition :
    • I-165 ff. à longues lignes précédés et suivis d'une garde parchemin ancienne portant des traces de boulons de cuivre.
  • Dimensions :
    • 340 x 215 mm (just. 200 x 115 mm).
  • Codicological details :
    • Rubriques; pieds de mouche alternativement rouges et bleus; titres d'attente. La décharge d'encre rouge et bleue des titres courants laisse supposer qu'il ont été ajoutés alors que le manuscrit était déjà relié, peut-être au même moment que les armes de Jean-Galéas; titres courants d'attente à la mine de plomb. Fortes traces d'humidité aux premiers et derniers feuillets.
    • Bologne. . I-165 ff. à longues lignes précédés et suivis d'une garde parchemin ancienne portant des traces de boulons de cuivre.340 x 215 mm (just. 200 x 115 mm).
  • Binding :
    • Demi-reliure maroquin rouge au chiffre de Napoléon III signée J. Weber 1856; titre doré au dos SEXT.J.FRONTINI. STRATAGEMATA, traces de dorure et de ciselure sur les tranches.

Contents

Data Source: BnF Archives et manuscrits

  • Description de la carte.
    F. 122v. Le schéma cartographique tracé à l’encre noire, sans aucune couleur, évoque sommairement la situation de la Terre Sainte par rapport à la mer Méditerranée et à l’Asie mineure. Il occupe une page entière (350 x 240 mm). Il situe certains lieux stratégiques où, selon Fidence, la flotte croisée doit aborder : la région d’Antioche et plus particulièrement le portus palorum en Petite Arménie. Certaines villes en revanche ne sont pas citées par Fidence, notamment le Château Pèlerin, privilégié sur la carte alors que l’auteur mentionne avant tout Margat et le crac des chevaliers près de Tortose (Anterodus).La carte est orientée globalement vers l'est (nord à gauche), mais tous les éléments, bien qu'assez logiquement répartis, ne sont pas disposés selon leur orientation véritable. Comme sur une carte marine, les noms sont inscrits perpendiculairement aux côtes. La carte ne comporte pas d’échelle, et au contraire, les points stratégiques sont exagérément grossis pour rendre compte du projet de Fidence de Padoue.Les lignes transversales semblent correspondre à un trajet maritime pour le « passagium », mais elles ne reflètent pas les propositions de l’auteur. En bas de la page, au sud-ouest : "Situ marochu".
    L’Italie est représentée par une péninsule orientée vers l'est, à l’extrémité de laquelle est indiquée la ville de Brindisi (Brindusio), port de départ pour un passage maritime et terrestre par Durazzo et la Romanie. Au sud-est est indiquée la Sicile (Sicilia). Au nord-ouest, et en remontant vers l'est se trouve indiquée la côte européenne : Padua, Venecia, Istria, Sclavonia, Romania, Duracium (Durazzo), Constantinopolis. La mer Méditerranée est prolongée par un long détroit vers l’est et la mer Noire ou mer Majeure : mare maius. Depuis Constantinople est représentée la côte asiatique du Nord au Sud : Terra firma (distinguée des détroits maritimes), Turchia. La plaine de la petite Arménie, ou Arménie cilicienne (planicies armenie), lieu stratégique choisi par Fidence de Padoue pour un débarquement est cernée d'un double trait semi-circulaire, qui inclut le Port des Pals (portus palorum). La péninsule d’Asie mineure est séparée de la suite de la côte syro-palestinienne par l’expression « sinus maris » qui désigne le golfe d’Alexandrette. Au sud, est indiquée la montagne Noire (mons niger), la ville d’Antioche (antiochia) à l'intérieur des terres, en amont du fleuve (fluvius) qui est l’Oronte. Puis les villes de Lattaquié ou Laodicée (laudacia), le port de Banias (vallania), Anterodus (Tortose), où une île est mentionnée d’ailleurs placée faussement en face de Banias, Tripoli (Tripolis), Biblos ou Gibelet (biblium), Beyrouth ( beritus), puis Saida (Sidon), Tyr (Tirus), Acre (Acon), la forteresse appelée Château Pèlerin (castri pegrinii), Césarée de Palestine (Cesarea), Jaffa (Jopen), et enfin Ascalon.
    La côte sud vers l’Egypte se prolonge vers le haut de la page, par manque de place à droite : les toponymes de la côte africaine se retrouvent inscrits au-dessus des toponymes du Levant : Gaza (Gaça), Darum Mirta (Damiette ?), puis le delta du Nil (nilus, indiqué deux fois) et Alexandrie (alexidria).
    Les lignes transversales joignent
    -Padoue et la Vénétie à Jaffa et Ascalon,
    - La Vénétie à Sidon,
    - Les détroits de la mer Noire à la plaine d’Arménie.

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Data Source: BnF Archives et manuscrits


  • Bien que les quatre parties de ce manuscrit soient matériellement indépendantes les unes des autres, comme l'indique clairement la composition des cahiers, elles ont été copiées et illustrées dans le même atelier bolonais et constituent certainement un ensemble homogène conçu comme tel, composé de deux traités militaires classiques, ceux de Frontin et de Végèce, du texte de Fidence de Padoue, qui témoigne du renouveau d'intérêt pour les croisades dans les dernières années du XIIIe siècle, et sur lequel nous reviendrons plus loin, et enfin d'un quatrième ouvrage quasiment contemporain de la réalisation du recueil, dû à un moine augustin, Bartholomaeus Urbinensis (Bartolomeo Carusio ou Caruso), qui a été évêque d'Urbino de 1347 jusqu'à sa mort en 1350. Bartholomaeus Urbinensis a aussi écrit un Milleloquium veritatis Augustini dédicacé au pape Clément VI (1342-1352), qui contient quelques vers dictés par Pétrarque. Le traité intitulé De re bellica spirituali est un florilège commenté d'écrivains militaires de l'Antiquité et ne paraît pas particulièrement lié à la question des croisades. Il en existe d'autres exemplaires, à Rome, Vat. Urb. Lat. 880, Angelica 67 et à Paris, BnF, ms. latin 16436, copies qui ne contiennent pas la lettre de dédicace à Johannes Gere de Pepolis (latin 7242, f. 127), mais uniquement celle à Galéas, comte de Montefeltre et seigneur d'Urbino (latin 7242, f. 127v). Ce Johannes Gere de Pepolis, docteur en droit civil et membre d'une grande famille bolonaise, pourrait-il être le destinataire du recueil, qui dans ce cas serait de peu antérieur à la mort de Bartolomeo Carusio en 1350 ?
    Du point de vue artistique, Gengaro et Cogliati rapprochent le manuscrit d'un Tite Live conservé à Leipzig (Universitätsbibliothek, ms. Rep. 14), qui aurait appartenu à Amédée VI de Savoie, frère de Bianca, épouse de Galéas II Visconti, mais qui, d'après Billanovich, aurait été en fait réalisé pour Guidi di Luigi I, seigneur de Mantoue de 1360 à 1369. Aucun élément ne permet de trancher en faveur de l'une ou l'autre hypothèse pour le ms. latin 7242, qui a appartenu à la bibliothèque des ducs de Milan à Pavie à partir de la fin du XVe siècle. Il en porte d'ailleurs la cote au f. 165v "Frontinus. Item vegetius de disciplina militum. Item de recuperatione terrç sanctç. Item de re bellica. L". La lettre L correspond vraisemblablement au mot ligatus, qui signifie qu'il était relié. Le volume a été rapporté à Blois par Louis XII et intégré dans la Librairie royale de Blois et la mention en français au f. 165, "ystoires'", a sans doute été inscrite à cette époque. Dans les inventaires de Blois, le manuscrit correspond en 1518 à la mention "Frontini stratagemata; in eodem Vegetius de. arte militari; in eodem Fidencius ordinis minorum de Recuperatione terre sancte; in eodem Bartholomeus de Urbino ordinis sancti Augustini de re bellica spirituali" (Omont, n° 689) et en 1544, au moment du transfert de la Librairie royale dans la Bibliothèque du roi à Fontainebleau, à "Stratagema Frontini, Recuperatio terre sancte, couvert de veloux incarnat" (Omont n° 629). Au f. Bv, table du manuscrit du XVIe siècle "Stratagemata Frontini. Vegetius de re militari. Terrç sanctae recuperatio per Fr. Fidentium. De re bellica spiritali, per Fr. Barptholoçum Urbinatem", reprise en partie dans l'inventaire de la Bibliothèque royale à Paris à la fin du XVIe siècle (Omont n° 1052). Cote de la Bibliothèque royale au début du XVIIe siècle (?) :"357.c".
    Né dans la première moitié du XIIIe siècle, à Padoue s’il on en croit son nom, Fidenzio entre dans l’ordre des Frères Mineurs et il est déjà vicaire de son ordre en Terre Sainte en 1266. Il se trouve à Tripoli lorsqu’il apprend le siège et la chute d’Antioche, où il se rend pour tenter de porter secours aux prisonniers des musulmans. Au concile de Lyon, où le pape Grégoire X l’a convoqué, en 1274, on lui confie la tâche de préparer un projet de croisade. De retour en Terre Sainte entre 1274 et 1290, il se renseigne auprès des prisonniers et des marchands, et constate le progrès des conquêtes sarrasines. Il se décrit lui-même rédigeant son œuvre aux tous premiers jours de l’année 1291, peut-être en Italie, et il l’achève sans doute avant la chute d’Acre (le 18 mai), puisqu’il ne fait aucune allusion à celle-ci. Un certain Fidenzio da Padova est mentionné dans un document du 24 novembre 1294 au couvent de Saint-Antoine de Padoue mais on ne peut savoir avec certitude s’il s’agit du même personnage. Le Liber de Recuperatione Terrae Sanctae fut remis à Nicolas IV, comme l’indique la dédicace, sans doute au début de l’année 1291. Le seul manuscrit connu de ce texte est la copie contenue dans le ms. latin 7242. L’œuvre de Fidence repose, dit-il dans la dédicace, « sur ce qu’il a vu en partie de ses yeux et touché de ses mains ». Le traité commence très classiquement par une description historique et géographique de la Terre Sainte, énumérant les différents peuples qui y habitèrent jusqu’aux Croisades. Puis il explique les causes de sa chute aux mains des Infidèles, dont les costumes et les habitudes sont décrits. L’ouvrage s’achève sur le projet stratégique proprement dit. Il recommande ainsi l’intervention de deux armées (par terre et par mer), qui attaqueraient la Syrie par le Nord, en même temps que serait établi un blocus sur l’Egypte. Parmi les nombreux traités de croisades de la fin du XIIIe siècle (Raymond Lull, Pierre Dubois…), celui de Fidence de Padoue est unique en son genre parce qu’il tente d’étayer son projet sur une connaissance directe des mœurs et des pratiques militaires des Sarrasins. Malgré cela, il connut un succès très limité et tomba vite dans l’oubli.
    La carte qui accompagne le ms. latin 7242 montre les routes maritimes que pourraient prendre les flottes des Croisés. Elle a pu être composée par le copiste du texte d’après un modèle existant dans le document original, mais aucune indication ne le prouve.

Notes

Data Source: BnF Archives et manuscrits

  • Estampille de la Bibliothèque royale (Ancien Régime, à partir du XVIIe siècle), modèle identique à Josserand-Bruno, p. 264-265, n°1.

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