Saint-Omer. Bibliothèque d'agglomération, Ms. 609

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Data Source: Bibliothèque numérique d’agglomération de Saint-Omer

  • Cote ancienne:
    700 (Saint-Bertin)

Notes

Data Source: Bibliothèque numérique d’agglomération de Saint-Omer

  • Volume de 371 feuillets de papier, copiés par au moins deux mains différentes, dans une cursive du XVIe siècle. _Le premier copiste s'est chargé des n° 1, 7 à 12, 16-17 avec un très petit module, sur deux colonnes de textes. Il a signé son travail au f. 136 : « Finitur Isagoge in cathegorias posteriorum Aristotelis per me Allardum Tassart, religiosum Sancti Bertini, scripta sub venerabili viro magistro artium magistro Johanne Valenchennes. Anno Domini 1502. » Il s'agit d'Allard Tassard, archiviste de Saint-Bertin au XVe siècle, qui est également l'auteur d'une copie de l'ordinaire de Saint-Bertin (ms. 549) et un catalogue des prélats flamands (ms. 732). Il est possible qu'il ait aussi inscrit son nom à la suite du grand A caddelé au verso de la garde volante contrecollée supérieure. Mais Tassard est ici accompagné du prénom Pierre... il peut donc soit s’agir d'un autre Allard, soit d'un second prénom ou d'un prénom monastique. Allard Tassard a aussi inscrit ses initiales dans une lettre caddelée au f. 120v., à la fin du texte au verso du f. 190, au verso du f. 210, et peut-être au centre du blason inscrit dans la lettre caddelée du f. 221. _Le second copiste s'est chargé des n° 2 à 6 et 13, inscrits à longues lignes dans un module plus gras. _Les n° 14-15 semblent d'une troisième main.

    CONTENU

    Ce volume contient une série de commentaires sur plusieurs traités d'Aristote et de Porphyre, dont certains, si l'on en crois la mention citée plus-haut, résulte de l’enseignement d'un certain maître Jean de Valenciennes. 1°_ f. 1-14v. : La Logique d'Aristote 2°_ f. 15-22v. : L'introduction de Porphyre aux catégories d’Aristote 3°_ f. 23-35v. : Les catégories d'Aristote 4°_ f. 36-47v. : Le traité de l'interprétation d'Aristote 5°_ f. 48-73v. : Les premiers analytiques d'Aristote 6°_ f. 74-99v. : Les derniers analytiques d'Aristote 7°_ f. 101-136v. : Les prédicables de Porphyre 8°_ f. 137-147v. : Les prédicables d'Aristote 9°_ f. 148-223v. : Le traité de l'interprétation d'Aristote 10°_ f. 224-257v. : Les premiers analytiques d'Aristote 11°_ f. 258-277v. : Les derniers analytiques d'Aristote _f. 278-280v. : table des questions évoquées dans les traités précédents. _f. 281 : note historique sur la rédaction du manuscrit (?) 12°_ f. 282-304v. : Les topiques d'Aristote 13°_ f. 305-322 : Les réfutations sophistiques d'Aristote 14°_ f. 323-325v. : notes hagiographiques : la sainte croix, saint Jacques le Majeur, saint Barthélemy, saint Omer, etc. 15°_ f. 326v.-327v. : liste de saints (suffrages ou litanies ?) 16°_ f. 328-356v. : Les topiques d'Aristote 17°_ f. 357- Les réfutations sophistiques d'Aristote (seul le premier livre est complet). On y trouve aussi plusieurs notes de comptes sur les gardes contrecollée de parchemin : notamment sur la garde inférieure : « Le vasseau d'argent doré donné pour repositoire du saint Sacrement au vieulx moustier Sainct Mommelin l'an XVc XX au mois d'octobre, poisse en argent II onches demie 11 estrelins et demi. Ung ducat d'or en dorure : l'onche à 30 ss. l'estrelin 18 d. le fachon XVI ss. » Par ailleurs la garde contrecollée supérieur est formé d'un morceau d'une charte en flamand du XVe siècle, et la garde contrecollée inférieure est constituée de deux doubles pages du XIVe siècle, de ce qui semble être un commentaire aristotelicien.

    DÉCOR

    Ce volume est orné de nombreuses lettres caddelées, c'est à dire dessinées par des traits de plume entrecroisés, à effet décoratif, qui forment certaines parties de la lettre ou qui en prolongent la haste. Elles sont agrémentées de de dessins à l'encre figurant des feuillages et des figures grotesques. Certaines comprennent également des phylactères inscrits de passages des Psaumes. Un autre artiste a dessinés des lettres ornées dans un style différent qui imite les lettrines de imprimées (f. 73v., etc.). On y trouve aussi des dessins à l'encre dont deux sont aquarellés - des espaces vides au début de chaque nouveau traité suggère qu'il était prévu d'ajouter une illustration à chacun d'entre-eux. Enfin, les divers diagrammes qui accompagnent traditionnellement les traités d'Aristote et de Porphyre sont reproduits ici, certains agrémentés de couleurs (f. 58, 223v.). Une mention manuscrite au verso de la garde volante contrecollée supérieure, indique que le décor de ce manuscrit est l’œuvre d'un certain Jean de Gand, qui s'est aussi chargé d'en exécuter la reliure : « Johannes de Gandavo bibliopola me ornavit, et tegumine ligneo me vestivit vii ss. » On peut attribuer les caddelures aux copistes, et les adjonctions de dessins à l'encre ainsi que les dessins à l'atelier du libraire gantois. La différence de qualité des deux premiers dessins, les seuls qui sont colorés (ff. 1 et 101) suggère qu'il y a eu au moins deux dessinateurs. Au f. 47v. on trouve une lettrine imprimée collée, probablement pour cacher une tache.

    ICONOGRAPHIE

    1°_ f. 1 : la scène de gauche montre un laïc tirant du vin d'un tonneau dans le cellier d'un édifice. La scène de droite montre deux cavaliers passant devant un calvaire, dans la partie inférieur un chien poursuit un lièvre. Il est possible qu'il s'agisse d'une évocation d'un passage fameux des Confession d'Augustin (lib. X, 57), qui incite à la concentration : "Je ne vais plus au cirque voir un chien courir après un lièvre ; mais que le hasard dans le champ où je passe, m’en donne le spectacle, me voilà peut-être détourné d’une méditation profonde ; cette chasse inattendue m’attire, elle ne m’oblige pas de tourner bride, mais de laisser courre mon cœur. Et si, en me donnant la preuve de ma faiblesse, vous ne m’inspirez aussitôt de ramener mon esprit de cette vue à une pensée qui m’élève jusqu’à vous, ou bien de passer outre avec mépris, je reste amusé de cette puérile distraction." Quant à la scène du tirage du vin, elle évoque peut-être les tentations des sens qu'Augustin évoque un peu plus haut dans ce même texte, et notamment dans le chapitre XXXI, 45 : "J’entends la voix de mon Dieu: « Ne laissez pas appesantir vos cœurs par l’intempérance et l’ivrognerie (Luc, XXI, 34). »" 2°_ f. 17 : Aristote discute avec Platon et Porphyre avec Mellissus, environnés d'allégories sous un arbre des sciences peuplé d'autres allégories identifiées par des tituli. 3°_ f. 42 : une initiale historiée d'un paysage avec saint Christophe. 4°_ f. 101 : scènes de la conversion de saint Eustache ou saint Hubert. 5°_ f. 148 : un globe terrestre. 6°_ f. 163 : des armoiries : chevronné d'argent et de gueules de 8 pièces. 7°_ f. 172 : des armoiries : d'azur au chevron d'argent (?) chargé d'un losange du même en pointe et accompagné de trois trèfles du même. Ces armes n'ont peut-être pas été terminées. 8°_ f. 224 : saint Bertin et saint Allard (Adalard - abbé de Corbie) représenté comme sous la forme de statues placées devant un paravent tendu entre deux colonnettes surmontés d'anges thuriféraires. 9°_ f. 258 : un jeune monarque trônant dans une salle d'apparat, entouré de courtisans, désigne un homme enturbanné agenouillé à sa gauche. Ce dernier présente le même type que l'Aristote du f. 17, ce qui suggère que cette scène montre Alexandre le Grand discutant avec son illustre précepteur. 10°_ f. 282 L’ascension d’Élie (2 R 2, 11-14). 11°_ f. 305 : une lettre D historiée avec les armoiries de l'abbaye de Saint-Bertin. Certains dessins qui agrémentent les caddelures sont plus signifiants que d'autres. _ f. 17v. on trouve des armoiries : "d'or à l’épée d'argent, accompagnée en pointe de deux étoiles de gueules, chargé d'une fasce de sable brochant le tout". _f. 81v., 82v., 97v., 312 : un poisson _f. 110v. : un archer posé dans la marge. _f. 116v.-117 : trois visages grotesques, un autre aux ff. 97v., 119, 188v., 194v., 214v., 276v., 284v., 287, 310, _f. 123v. : un buste de jeune homme. _f. 134v. : des armoiries écartelé au premier quartier (motif non identifiable), au second cartier à trois chevrons, au troisième cartier à trois fasces, au dernier cartier de trois croissants". _f. 145v. : deux armoiries l'une non identifiable l'autre à trois fasces de gueules. _f. 221v. : à trois fleurettes. _f. 309v. : des fleurs de lys _f. 310 : un rosaire

    PROVENANCE

    Mention d'appartenance à Saint-Bertin sur la garde volante contrecollée.

    RELIURE

    Reliure du XVIe siècle : ais de bois couvert d'un veau brun estampé à froid d'un double encadrement de filets et a la roulette agrémenté de petits fers fleuronnés et d'un décor de triples filets dessinant des losanges. Restes de fermoirs en laiton dos à 5 doubles nerfs refait au XVIIIe siècle en mauvaise basane fauve en partie lacunaire. Anciennes étiquettes de cote, coiffe supérieure lacunaire.

    BIBLIOGRAPHIE

    _Marc GIL et Ludovic NYS, Saint-Omer Gothique. Les arts figuratifs à Saint-Omer à la fin du Moyen Âge 1250-1550, peinture-vitrail-sculpture-arts du livre, Valenciennes, PUV, 2004, p. 212.

Bibliography

  • MICHELANT, Saint-Omer (CGM in-4° 3), Manuscrits 1-842, 1861 (Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques des départements. Tome III (série in-4°))
  • Marc GIL, Ludovic NYS, Saint-Omer gothique, Les arts figuratifs à Saint-Omer à la fin du Moyen Âge 1250-1550 : peinture, vitrail, sculpture, arts du livre, Valenciennes, Presses universitaires de Valenciennes, 2004

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