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Numérisation :
Source des données : BnF Archives et manuscrits
Fragment d'un acte (le début manque) concernant l'évêché de Stagi (aujourd'hui Kalabaka), dans la région des Météores, en Thessalie.
Inc. mut. (l. 1) ποδώ(σεως) τοῦ αὐτ(οῦ) βουν[οῦ] ὅθ[εν] καὶ ἤρξα[το] · σχοί(νια) ἑξήκ(ον)τ(α) — des. (ll. 51-52) αὐτ(ῶ) εἰς ἀσφάλ(ειαν) μη(νὶ) ἀπριλλ(ίω) ἰνδικτιῶνο(ς) ἑνδεκάτ(ης) ἐν ἔτει ἑξακισχιλιοστ(ῶ) ἑξακοσιοστῶ ἑϐδομηκ(οσ)τ(ῶ) πρώτ(ω) †††.
Suit (ll. 53-54) la signature autographe du fonctionnaire impérial, Jean Athanasopoulos, auteur de l'acte (ses titres et fonctions ne sont pas exprimés).
A la l. 55, vestiges d'une autre signature, de dimensions plus modestes, émanant probablement d'un fonctionnaire moins important : il semble qu'on puisse restituer le nom Θ[point down] [εό] δωρος ὁ Π (ce personnage n'a exprimé que l'initiale de son nom de famille, enchaînant en un seul paraphe ce Π à une croix finale).
L'acte est une décision (διάγνωσις, l. 50) de Jean Athanasopoulos, — sans doute un fonctionnaire du thème de Servia (τῶν Σερϐίων, l. 8 ; θέματος Σερϐίων, ll. 30 et 41) —, relative à plusieurs requêtes de l'évêque de Stagi (Σταγούς, l. 8 ; Σταγῶν, ll. 16 et 18 ; τῆς ἐπισκοπῆς Σταγῶν, l. 12), dont le nom n'est pas donné (τοῦ θεοφιλοῦς ἐπισκόπου, l. 24 ; ὁ πολλάκις διαληφθεὶς θεοφιλὴς ἐπίσκοπος, ll. 41-42 ; ὁ θεοφιλὴς ἐπίσκοπος, l. 47). La charte était munie d'un sceau (σφραγισθεῖσα, l. 50) qui a disparu.
Par cette décision, il est accordé de la part de l'empereur mille μόδια de terres à l'évêché de Stagi ; les ll. 1-14 donnent la fin des περιορισμοί des terres en question, et les calculs qui permettent d'arriver au total de mille μόδια. La terre dont les limites sont décrites (et le périmètre évalué) aux ll. 3-14 se trouve dans le voisinage immédiat de Stagi, atteignant au sud un bras de la rivière Salavria (ἄχρι τοῦ παρακλαδίου τῆς Σαλαϐρίας, ll. 9-10 ; cf. l. 5, l. 11, l. 21), qui est le Pénée des anciens, tandis qu'à l'est, elle va jusqu'aux abords des terres du village de Koveltzion (μεχρὶ τῶν συνόρων τοῦ χωρίου Κοϐελ-τζίου τῆς ἐπισκοπῆς Σταγῶν, ll. 11-12 ; cf. l. 13) : ce village est la première localité à l'est de Kalabaka (cf. le plan B, dans L. Heuzey-H. Daumet, Mission archéologique de Macédoine, Paris 1876, deuxième carte à la suite des planches), et il figure également, orthographié Κουϐέλτζιον, dans le chrysobulle d'Andronic III (mars 1336) qui était jusqu'à présent le plus ancien acte en faveur de l'évêché de Stagi dont on eût conservé le texte (éd. Miklosich-Müller, Acta et diplomata graeca medii aevi..., t. V, Vienne 1887, pp. 270-273, d'après la transcription fournie par L. Heuzey dans l'ouvrage cité, pp. 453-454 ; Κουϐέλτζιον se lit, dans MM, à la p. 271, l. 2). Autres noms de lieux dans cette partie : un village (τοῦ χωρίου Ὀροχοϐιάνων, l. 5, ll. 7-8), un torrent (τοῦ ξηροποτάμου τοῦ λεγομένου Δελϐίνου, l. 6), un mont (τοῦ βουνοῦ Κρόμπου, l. 7).
L'acte donne ensuite (ll. 14-22) confirmation à l'évêque de certaines possessions anciennes : une terre de cinquante μόδια (ll. 15-16), dont le περιορισμός (annoncé l. 16) n'est pas donné ; divers champs (l. 17) ; un λοετρόν voisin de l'église du Prodrome (ll. 18-19 ; il est également cité dans le chrysobulle d'Andronic III : MM, tom. cit., p. 271, l. 24) ; quatre-vingt-cinq mûriers (ll. 19-20) ; deux μυλοστάσια sur la Salavria (l. 21) ; un autre μυλοτόπιον, à proximité des précédents (l. 21), qui fut offert à l'évêché par Himérios Throumbès (παρὰ Ἱμερίου τοῦ Θρουμπῆ, l. 22).
Suit (ll. 23-38) la confirmation des droits de l'évêché à posséder quarante-six klèrikoparèques (ἐπὶ ποσότητι κληρικοπαροίκων ζευγαράτων τεσσαρακονταὲξ, l. 23) avec leurs terres, lesquels doivent κtre exemptés d'impôts et de taxes dont l'énumération occupe les ll. 34-37 ; plusieurs documents avaient été produits par l'évêque à l'appui de cette requête (l. 24) : des chrysobulles de Nicéphore Botaniate et d'Alexis [Ier] Comnène (ll. 25-26 ; les mêmes actes sont mentionnés aux ll. 3-4 du chrysobulle d'Andronic III, MM, tom. cit., p. 270 ; ils sont répertoriés d'après la même source par F. Dölger, Regesten..., II, Munich et Berlin 1925, p. 24, n° 1057, et p. 57, n° 1291), un chrysobulle de l'empereur régnant [Manuel Ier Comnène] (ll. 26-27), des προστάγματα du mκme (l. 28), enfin le πρακτικόν délivré par le χαρτουλάριος Basile Tzintziloukès à l'époque où eut lieu une ἀναγραφή du thème de Servia (ll. 29-30 ; le chartulaire Basile Tzintziloukès est connu pour avoir été chargé à plusieurs reprises par Manuel Comnène de missions de confiance tant militaires que politiques : cf. F. Chalandon, Les Comnène..., t. II, Paris 1912, p. 196, p. 273 et n. 3, pp. 412-413).
Enfin (ll. 38-48), le fonctionnaire repousse une autre demande de confirmation qui avait été présentée en même temps par l'évêque de Stagi : il s'agit des droits de ce dernier sur un autre village (ἐφ' ἑτέρω χωρίω τῆ Κνίνα, l. 39) ; Athanasopoulos estime que cette donation était provisoire, ayant été accordée par Tzintziloukès en compensation de neuf parèques qui manquaient alors au compte (ll. 39-41) ; l'évêque ayant maintenant son compte de parèques, cette dernière confirmation lui est refusée, et il devra recourir à l'empereur puisqu'il se considère comme victime d'une injustice grave (ll. 43-48).
Suivent (ll. 48-52) les formules finales et la date, avril 6671 [= 1163], indiction 11. Au-dessous (ll. 53-55), les deux signatures. (Voir le début de la notice.)
La charte a été éditée et commentée dans notre article Un document inédit de 1163 sur l'évêché thessalien de Stagi..., in Bulletin de Correspondance hellénique, LXXXIII (1959), 1, pp. 206-246 (avec fac-sim. de l'acte, planches X-XI) ; l'édition du texte est aux pp. 213-215.
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