Saint-Omer. Bibliothèque d'agglomération, Ms. 181

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Anciennement dans

Historique de la conservation

Source des données : Bibliothèque numérique d’agglomération de Saint-Omer

  • Cote ancienne:
    58 (Clairmarais)

Notes

Source des données : Bibliothèque numérique d’agglomération de Saint-Omer

  • Volume de 178 feuillets de parchemin inscrits sur deux colonnes de 34 lignes d'une réglure à la mine de plomb. L'écriture est une textualis régulière, possiblement d'une seule main.

    CONTENU

    Il s'agit du premier de deux volumes renfermant la collection des lettres d'Augustin d'Hippone, organisées dans l'ordre suivant d'après la numérotation des Mauristes: 132,135, 137, 136, 138,92, 143,28,40, 67,68, 39, 74, 73, 72, 71, 75, 81, 82, 41, 233, 234, 235,98, 172, 25, 27, 30, 31, 24, 32, 109, 243, 16, 17, 127, 214, 215, 93, 102, 154, 155, 152, 143, 117, 118, 121, 149, 90, 91, 23, 173, 130, 111, 257, 96, 259, 100, 97, 265, 144, 101, 165, 197, 198, 199, 266, 99, 58, 110, 77, 78, 122, 245, 260, 261, 264, 188, 145,248, 205, 33, 21, 38, 112, 232, 242, 3, 141, 46, 47, 258, 131. Les anciennes gardes volantes sont en parchemin de remploie du début du XIIIe siècle et contiennent un fragment de commentiares sur des hymnes : "Splendor paternae gloriae" ; "sancti Iohannis Baptiste" ; "Almi prophetae progenies" ; "Eterne rerum conditor".

    DÉCOR

    Le décor de ce manuscrit est typiquement cistercien. Il est constitué d'initiales monochromes verte, rouges et bleues a filigrane de même couleur d’inspiration claravallienne, et de quelques petites initiales rouges et bleues dans la table. Ces lettres sont de taille variable selon leur rôle et leur place dans la structuration du volume. Lorsque l’on se penche sur les différents textes qui ont affirmé la position des cisterciens envers l’art, on se rend compte que ces derniers opposaient un refus quasi catégorique à toute forme d’expression artistique. On en trouve la concrétisation dès la première collection des statuts de l’ordre de 1131. Dans ces textes, tout est fait pour limiter au maximum la présence d’objets d’art et le luxe dans les abbayes de l’ordre : « Dans nos églises ou dans un local d’office quelconque, nous interdisons que l’on se livre à l’art de la sculpture ou de la peinture ; il est rare, en effet, que l’on puisse s’appliquer à cela sans négliger la sainte méditation, sans finir par oublier le sérieux de la vie religieuse. Nous admettons cependant les croix peintes en bois » (status cisterciens, collection. de 1131, stat. XX). Une fois que Bernard eut énoncé la règle : « Les lettres devront être d’une seule couleur et non peinte » (Statuts cisterciens, LXXX), et que cette injonction eut été transmise dans les autres abbayes de l’ordre, la plupart des illustrations et ornements figuratifs furent supprimés des manuscrits. Cela a donné le troisième style de Cîteaux ou « style monochrome ». Ainsi que le précise Y. Zaluska : « la monochromie n’est pas un trait purement cistercien, mais les moines blancs sont les premiers à l’avoir érigée en doctrine et à en avoir fait une forme de la quête de Dieu ». Ce style va s’épanouir durant les années quarante du XIIe siècle, jusqu’à la fin du troisième quart de ce siècle, puis, très vite, il laisse de nouveau la place à un retour à l’iconographie foisonnante.

    RELIURE

    Reliure à oreilles de la fin du XIIe siècle, ais de chêne, passage des 4 doubles nerfs dans le champ, pas de chasse. Liseuse en cuir brun avec rabat et dos de peau mégissée non collé. Traces de boulons et de deux lanières à pitons. Au plat inférieur, plaque de corne fixée par onze clous tenant l’étiquette bordée et traversée de traits rouges, une des plus tardives d’après P. Stimemann (mi-xme s ?) : « Prima pars epistolarum / sancti Augustini ». Inscription à l’encre noire à gauche de l’étiquette, peut-être une cote (O).

    PROVENANCE

    Ex-libris d’une main du groupe C du début du xme s. au f. 2r, à l’encre brune: « Liber s(an)c(t)e maRie de cia Ro ma resch In quo continentuR pars pRima epistolaRum s(an) c(t)i august[ ]ni episcopi ». Au bas de la page: « Siquis abstulerit hune librum anathema sit ». Inscrit à l'ancien catalogue de Clairmarais.

    BIBLIOGRAPHIE

    _Al. Goldbacher, Augustinus Epistulae: Praefatio et indices, CSEL 58 (1923 - ms. cité p, XII n. 2. _STAATS, Sarah, Le catalogue médiéval de l'abbaye cistercienne de Clairmarais et les manuscrits conservés. Avec le concours de Caroline Heid et Donatella Nebbiai, et une contribution de Patricia Stirnemann, Paris : CNRS éditions, 2016, p. 86 _BONDEELLE-SOUCHIER, Anne, Bibliothèques cisterciennes dans la France médiévale. Répertoire des abbayes d'hommes, Paris, 1991, p. 82, 84, 87.

Sources des données