Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Français 123

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  • Titre attesté :
    • Lancelot-Graal, copie partielle : Lancelot du Lacincomplet ; Queste del Saint Graal, Mort Artu
  • Autre forme de la cote :
    • Département des manuscrits, Français, 123
    • Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Français 123
    • PARIS, Bibliothèque nationale de France, Manuscrits, fr. 00123
    • Paris. BnF, Français 123
  • Conservé à : Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits
  • Date de fabrication :
  • Lieu de fabrication :
  • Écriture :
    • Écriture : Textualis rotunda
  • Décoration :
    • 90 initiales historiées : Initiales historiées (7-10 lignes) introduisant les grandes divisions (Lancelot, Queste, Mort Artu). – Initiales historiées (5 lignes) introduisant les chapitres. Pour François Avril et Patricia Stirnemann, la décoration du manuscrit Français 123 est due au moins à deux artistes différents. Elles ont été parfois retravaillées et certaines sont restées inachevées
      . On décèle l’influence de l’art artésien chez les dessinateurs du premier groupe de filigranes et de bouts de ligne et le ms. est un des plus anciens témoins marquant l’apparition d’éléments français, particulièrement artésiens, dans l’enluminure anglaise du quatrième quart du XIIIe siècle (Avril – Stirnemann 1987, p. 112).
      Technique : or peint, posé après la peinture ; argent posé au-dessus de l’or ; peinture gouachée.
      Voir les légendes des images : Avril – Stirnemann 1987, p. 110-112 et site en ligne : http://mandragore.bnf.fr
      Décoration secondaire :
      Initiales (2 lignes) bleues, filigranes rouges reflétant trois styles : f. 1-50, 85-228 ; f. 50-84v ; f. 229-264.
      Initiales des f. 1-50, 85-228 à prolongements filigranés marginaux incorporant des feuilles de vigne et de chêne, de dragons, chiens et lions. Au f. 3 : musicien jouant du psalterion.
      Bouts de lignes filigranés : rinceaux, dragons hybrides à tête humaine, chien, poisson.
  • Support : Parchemin
  • Composition :
    • 264 feuillets précédés d’une garde de parchemin
  • Dimensions :
    • 440 x 290 mm (justification : 310 x 180/185 mm).
  • Aspects codicologiques :
    • Angleterre264 feuillets précédés d’une garde de parchemin (A) ; 2 colonnes de 50 lignes ; 440 x 290 mm (justification : 310 x 180/185 mm)33 cahiers, quaternions, à l’exception des 7e et dernier cahiers : F. 1-2 : table ; 1er au 6e cahier de 8 feuillets (f. 3-50), 7e cahier de 10 feuillets (f. 51-60), 8e au 32e cahier de 8 feuillets (f. 61-260), 33e cahier de 4 feuillets (f. 261-264)Numérotation des chapitres en chiffres romains en titre courant dans la marge supérieure. Le dernier chapitre (LXXXX) annoncé dans la table (« De la fin Launcelot e coment Bohort vint a son enterrement a la joiouse garde ») n’est pas indiqué. Le nouveau chapitre est indiqué par la lettre historiéeNote de Paulin Paris sur le feuillet de garde : « Très bon manuscrit, mais généralement le texte original est abrégé ».
  • Réglure :
    • Réglure à la mine de plomb
  • Reliure :
    • Reliure XVIIIe s. de maroquin rouge aux armes royales ; tranches dorées et ciselées. Titre au dos : « LANCELO DU LAC– VOL. III ». Restauration en 1987/1988.
  • Estampille :
    • Aux f. 1 et 264, estampille de la « BIBLIOTHECA REGIA », (Josserand-Bruno, type 1).

Présentation du contenu

Source des données : BnF Archives et manuscrits


  • F. 1-264. Lancelot-Graal, copie partielle : Lancelot du Lac, Queste del Saint Graal, Mort Artu
    Le ms. BnF, Français 123 offre une version abrégée. Pour Marjorie Fox, le ms. aurait servi de modèle au ms. BnF, Français 758 (Fox 1933, p. 7-8). Le texte de Lancelot est incomplet du début et commence à la délivrance de Lancelot par la sœur de Meleagant (Sommer IV, p. 222, ligne 22).
    F. 1-2. [Table des chapitres].
    F. 3-196v. [Lancelot du Lac, incomplet du début]. « Meleagaunt aveit une sorour dont li contes a parlé ça en arieres, a ki Launcelot dona la teste d’un chevaler k’il ocist. Et cele damaisele aveit mout graunt doel de la prison Launcelot …-… Quant il fu a Camaalot, il enveia par tot le reiaume de Logres e maunda a toz ses barons k’il seient a court le jour de Pentecouste car il tendra la plus graunt court e la plus enveisee k’il onkes tenist. Si en i out taunt assemblez la veille de Pentecouste k’il n’est nus s’il les veist k’il ne s’en peust merveiller ». « Ci finist mestre Gautier Map son livre et comence le Graal » (éd. Sommer IV, p. 222-t. V, p. 409).
    F. 197-228v. [Queste del Saint Graal]. « La veille de la Pentecouste, kaunt li compaignon de la Table reonde furent venu a Camaalot et il orent oï le servise, et l’en voleit mettre les tables a ore de none …-… E kaunt Bohot out conté ceo k’il aveit veu et trové, si furent mises en escrit totes ses aventures e gardees en l’aumaire de Salesbires, dont mestre Gautier Map les trest a fere son livre du Graal por l’amour du rei Henri son seignour, ki fist l’estoire translater de latin en fraunceis. Si se test ataunt li contes, ki plus n’en dist des aventures du seint Graal ». « Ici finist la queste du seint Graal e comence la partie ki est apelee la mort le reis Artur » (éd. Bogdanow 2006).
    F. 229-264. [Mort Artu]. F. 229ra. « Aprés ceo ke mestre Gautier Map out treité des aventures du seint Graal assez souffisaument, si com il li fut avis, si fu avis au rei Henri, son seignour, ke ceo k’il aveit fet ne deveit pas souffire, s’il ne raconteit la fin de ceus de ki il aveit fet devaunt mention…-… Si comença mestre Gautier en teu manière ceste derniere partie ». – F. 229ra-264. [Texte]. « Kaunt Bohort fu venu a court en la cité de Camaalot, assez trova ki graunt joie li fist. Car il le desireient tuit e totes mout a veier …-… si se testa a taunt mestre Gautier Map del estoire Launcelot. Car bien a tout mene a fin solonc les choses ki en avindrent, e define son livre si outreement ke aprés ceo n’en porreit nus raconter chose ki n’en mentist » (éd. Hult 2009).
    F. 264. [Explicit en vers]. « Ci faut la mort le reis Artus / Ki dreituriers esteit, car durs /Ert as felons et pius as purs /N’ert pas amis n’as Gius n’as turs / N’a ceus ki font les faus murmurs / Nes pout garauntir tours ne murs / Ne Londres, n’en espaigne Burs / Ki nes feist de mort seurs. / Por ceo die chescun por de / Pater noster et Mari Ave / Por celui ki taunt out bonté. / Ke Deu por sa seinte pité / Li doint sa grace d’estre sauvé / Et l’alme celui ki a noté / Cest livre ki est bien lonc et le /Mette in sinum Abrahe. Amen » (éd. Paris 1836, I, p. 159-160).

Source des données : Jonas

  • Anonyme | Queste del saint Graal
    Incipit référence de l'oeuvre : A la veille de la Pentecoste, quant li compaignon de la Table Roonde furent venu a Kamaalot et il orent oï le servise
    Folio 197 - 228
  • Anonyme | Lancelot en prose
    Incipit référence de l'oeuvre : En la marche de Gaule et de la petite Bretaigne ot deus rois anciennement qui estoient frere germain
    Folio 1r - 196v
  • Anonyme | Mort Artu
    Incipit référence de l'oeuvre : Apres ce que mestres Gautiers Map ot translaté des aventures dou saint Graal assez souffisement, si comme il li sembloit
    Folio 229 - 264

Textes du manuscrit

Source des données : Mandragore

Enluminures et décors

Intervenants

Anciens possesseurs

Anciennement dans

Historique de la conservation

Source des données : BnF Archives et manuscrits

  • Le ms. Français 123 a vraisemblablement été réalisé pour Blanche d’Artois, fille de Robert d’Artois, à l’occasion de son mariage avec Edmond Crouchback, comte de Lancastre : sur le fond des initiales des f. 140v, 156, 159, 184 et 197 sont associés les lys de France et les châteaux de Castille, armoiries de Blanche de Castille et de ses descendants, dont Robert d’Artois ; le tombeau gardé par deux lions découvert par Lancelot, représenté au f. 140v, rappelle peut-être la mort récente des époux respectifs de blanche et d’Edmond.
    Au XVe siècle, le ms. fit partie de la collection de Louis de Bruges, seigneur de Gruuthuse, dont l’emblème apparaît en transparence sous les armes de France repeintes dans l’écu de la bordure inférieure du f. 3. Il est cité par Joseph Van Praet au nombre des ouvrages de la Bibliothèque nationale lui ayant appartenu : il correspond au 3e volume d’une série factice composée, sous Louis de Bruges, des ms. 6792 (ms. Français 121), 6793 (ms. Français 122), 6794 (ms. Français 123) : voir Van Praet 1831, p. 182-184, n° LXVI. Le ms. Français 122, fait en Hainaut, contient la dernière partie du Lancelot propre commençant au cours de l’épisode de la Charrette, la Queste et la Mort Artu ; le ms. Français 123, produit en Angleterre entre 1275 et 1280, commence à la délivrance de Lancelot par la sœur de Meleagant et s’achève aussi par la Queste et la Mort Artu. Le ms. Français 121, exécuté pour Louis de Bruges vers 1470-1480, complète les deux volumes déjà en la possession de Louis de Bruges, et contient la première partie du Lancelot, s’arrêtant au passage où commence le 2e volume (Sommer, IV, p. 178).
    Dans des circonstances encore mal élucidées, Jean de Bruges, fils de Louis, céda au roi Louis XII la collection de son père. Le volume fit désormais partie de la Librairie royale de Blois (Baurmeister-Laffitte 1992). On lit sur la contregarde du plat supérieur la mention (XVIe siècle) : « Des histoires et livres en françoys. Pulpito 6to. Entre la premiere et seconde croysees. Contre la muraille vers les fossés ― Blois ». L’ouvrage est cité dans le catalogue de 1518 : « Lancelot du Lac, tiers volume » (Omont 1908, t. I, p. 20, n° 135) et dans celui de 1544 dressé avant le transfert de la collection vers la Librairie royale de Fontainebleau : « Le troysiesme [volume] dudit Lancelot dudit Lac, couvert de veloux bleu figuré » (Omont 1908, t. I, p. 215, n° 1251). Il est dorénavant cité dans les différents catalogues de la Librairie du Roi (1622, 1645, 1682).
    Anciennes cotes inscrites sur la bordure supérieure du f. 1 : [Rigault II] « trois cent quarante deux » ; [Dupuy II] « 30 » ; Regius « 6794 ».

Notes

Source des données : Jonas

  • Provenance : Edmond Crouchback, comte de Lancaster (réalisé vraisemblablement pour Blanche d'Artois au moment de son mariage avec Edmond Crouchback en 1275); Louis de Bruges ; entré à la Bibliothèque du roi avant 1544.

Bibliographie

  • La Légende Du Roi Arthur. Bibliothèque Nationale de France. Paris: Seuil, 2009.
  • Avril, François, and Patricia Stirnemann. Manuscrits Enluminés d’origine Insulaire. VIIe-XXe Siècle. Paris, 1987.
  • Doyle, Kathleen, and Scot McKendrick, eds. 1000 Years of Royal Books and Manuscripts. Londres: The British Library Publishing Division, 2014.
  • Micha, Alexandre. “Les Manuscrits Du Lancelot En Prose.” Romania 81 (1960): 145–87.

Vie du livre

Sources des données