Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Latin 9395

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  • Titre attesté :
    • Evangelia quatuor, dits Evangiles de l'Eglise de Metz
  • Autre forme de la cote :
    • Département des manuscrits, Latin, 9395
    • Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Latin 9395
    • Paris. BnF, Latin 9395
  • Conservé à : Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits
  • Date de fabrication :
  • Lieu de fabrication :
  • Écriture :
    • Ecriture homogène, d'une seule main
  • Décoration :
    • Quatre peintures à pleine page, en tête des Evangiles. Douze tables de canons peintes. Quatre pages d'initia ornées, en tête des Evangiles. Trois initiales ornées en tête des prologues. Dessin préparatoire à la mine de plomb, partiellement non suivi aux ff. 9 et 60. Initiales ornées dessinées à l'encre orange. Quelques initiales de couleur. Rubriques écrites en grandes capitales à l'encre orange
  • Support : Parchemin
  • Composition :
    • 177 ff., suivis d'une garde de parchemin
  • Dimensions :
    • 335 x 265 mm (just. 240 x 190 mm ; reliure 350 x 280 mm)
  • Aspects codicologiques :
    • Piqures.
      Foliotation à l'encre noire, XIXe siècle.
    • Mayence (?). 177 ff., suivis d'une garde de parchemin, 335 x 265 mm (just. 240 x 190 mm ; reliure 350 x 280 mm).
  • Réglure :
    • Réglure à la pointe sèche
  • Reliure :
    • Reliure de velours bleu sur ais de bois, contregardes de soie bleue, fin du XIXe ou première moitié du XXe siècle, sur le modèle des reliures modernes textiles du trésor cathédral de Metz. Tranches ciselées et dorées, milieu du XVIe siècle. Des éléments des deux fermoirs en argent du XVIIe siècle sont conservés en défets (deux agrafes, deux contre-agrafes, une patte, clous)
  • Estampille :
    • Estampille de la Bibliothèque nationale de la Convention au Consulat, 1792-1804 (modèle Josserand-Bruno, n° 17)

Présentation du contenu

Source des données : BnF Archives et manuscrits

  • Prologue et breves causae de l'Evangile de Matthieu manquants.

    Seule la décoration ornementale était prévue à l'origine. Ce décor a été amplifié par l'insertion des peintures des évangélistes (recto) et des pleines pages ornementales (verso), montées sur onglets (à l'exception du f. 15). La localisation d'exécution du manuscrit a été discutée. Metz a été proposée (Schramm et Mütherich, Hoffmann), notamment en raison de l'historique du volume. Mayence (Nordenfalk) apparaît plus vraisemblable (cf. liens des initiales ornées avec celles du Latin 275). Des liens ont également été évoqués avec les premiers manuscrits ottoniens de Cologne. Les portraits des évangélistes ont été copiés d'après une composition plus dense et de plus petit format que l'on retrouve dans les Evangiles de Chantilly (musée Condé, ms. 15) que Nordenfalk localise dans la région du Rhin moyen, sous influence mayençaise. Le décor suit en outre des modèles de l'école palatine de Charles le Chauve (cf. empereur trônant du Latin 1152, pour les encadrements architecturaux à rideau ; Latin 270 pour le motif de rosette intégré à une lettre ornée ; le Darmstadt, Hessische Landes- und Hochschulbibliothek, ms. 746, pour les tables des canons). L'Agnus Dei associé au Liber generationis figure également dans les Evangiles colonais de Saint-Géréon (Cologne, Stadtarchiv, cod. W. 312).

    La reliure actuelle ne peut être celle mentionnée dans les inventaires anciens du trésor de Metz ni dans la liste de l'entrée de 1802. Le velours actuel de couvrure, bien que de couleur bleue, ne porte aucune trace d'arrachement de fermoirs. La couvrure était en outre alors décrite comme "usée" et datait peut-être du XVIe siècle (cf. tranches ornées). Les contregardes de soie (pas de gardes de soie) sont enfin de qualité moindre que dans les autres reliures de Metz refaites au XVIIIe siècle. Tout semble indiquer que la reliure a été reprise, couture comprise, à l'époque contemporaine.

Texte du manuscrit

Source des données : Mandragore

Enluminures et décors

Intervenants

Autres intervenants

Anciens possesseurs

Anciennement dans

Historique de la conservation

Source des données : BnF Archives et manuscrits

  • Partant du principe que la femme couronnée de la scène de dédicace était une représentation contemporaine de la veuve d'un empereur (f. 15), plusieurs identifications ont été avancées : Adélaïde, veuve d'Otton Ier en 973, morte en 999, canonisée par Urbain II (Nordenfalk, Otto) ; Cunégonde, veuve de Henri II en 1024, morte en 1033 (Schramm et Mütherich) ; ou Gisèle de Souabe, veuve de Conrad II, qui vécut à l'abbaye de Gorze près de Metz de 1039 à sa mort en 1043 (Salier). Schramm laisse la question ouverte. Nordenfalk met le manuscrit en relation avec l'abbaye de Seltz (nord du diocèse de Strasbourg, limitrophe de celui de Spire), fondée par Adélaïde en 996 (elle y fut inhumée après sa mort en 999). La deuxième figure de la scène de présentation serait alors le premier abbé de Seltz, Eccemann, chapelain et confesseur d'Adélaïde. L'hypothèse de Nordenfalk peut être étayée par un indice liturgique : dans le capitulare evangeliorum, seuls les noms des saints Pierre et Paul sont écrits en capitales, pour la vigile et le jour de leur fête. L'origine du Rhin moyen s'accorde avec le fait que les possessions lointaines les plus importantes de l'abbaye de Seltz se trouvaient au bord du Rhin, à Mayence ;

    cardinal Charles de Lorraine, archevêque de Reims (1538-1574) et évêque de Metz (1550-1551) ; don de celui-ci au chapitre cathédral de Metz entre 1567 et sa mort en 1574 (Inv. 1577, Inventaire des pièces ajoutées au trésor de la cathédrale depuis l'inventaire de 1567 : "Ung aultre livre couverte de velour bleu avec des fermetz d'argent" ; éd. Pelt, n° 668) ;
    trésor de la cathédrale Saint-Etienne de Metz (Inv. 1604 : "Item ung Nouveau Testament en velin enrichy de plusieurs lettres capitales doré, couvert de velour bleu, avec fermeté d'argent", éd. Pelt, n° 741 ; Inv. 1765, manuscrits du trésor, n° 6 : "Codex membranaceus in folio saeculo XI scriptus, quator Evangelia complectens. Singula praecedit authoris sui imago. Lucas et Joannes picti sunt calamo plumeo scribentes. Prima cujusvis Evangelii pagina est in arc purpurea caracteribus capitali et unciali immixtis. Huic codici praefixus est solemniorum index cum indicatione Evangeliorum. Panno serico obsoleto obtectus est, absque ullis ornementis", éd. Pelt, n° 1052 ; Inv. 1682 : "Item un livre in quarto contenant toutes les évangiles de l'année escrit en vélin couvert de velour bleu, fermé avec des fermoirs d'argent à jour", éd. Pelt, n° 851 ; Inv. 1775 : "Item un livre, grand in-quarto, contenant tous les Evangiles de l'année, écrit sur vélin, couvert de velour bleu et garni de fermoirs d'argent à jour, led. livre sous le n° 6 dudit catalogue" ; éd. Kraus, p. 586) ;
    saisie révolutionnaire (Inv. 1794, "Notice des manuscrits du trésor de la ci-devant cathédrale de Metz, actuellement déposés aux archives du district de Metz, ladite notice rédigée rédigée sur la demande de la Commission des arts" : "7. Autre manuscrit d'une couverture de velours bleu usée, avec fermoirs d'argent, sans ornemens, contenant le texte des Evangiles, de pareille écriture que le précédent, du XIIe siècle. Sa hauteur est de 12 pouces 4 lignes, sa largeur, 6 pouces neuf lignes. La page porte deux colonnes, 170 feuillets" ; Archives nationales, F17 1176, n° 47) : le volume ne figure pas dans la liste des manuscrits de l'ancien trésor de la cathédrale de Metz à devoir, selon dom Germain Poirier, rejoindre les collections de la Bibliothèque nationale (Archives nationales, F17 1176, n° 48) ;
    transféré en 1802 à la Bibliothèque nationale par Jean-Baptiste Maugérard sur décision du ministre de l'Intérieur (BnF, Manuscrits, Archives modernes 494, dossier "Metz", non num. : "Département de la Moselle. Inventaire des manuscrits prétieux du trésor de l'église cathédrale de Metz envoyés à la Bibliothèque nationale en exécution de la lettre du ministre de l'Intérieur du 26 brumaire an XI [17 novembre 1802] de la République française [...]. Numéro 7. Autre manuscrit couvert de velours bleu usé, avec fermoirs d'argent, sans ornemens, contenant les textes des Evangiles, de pareille écriture que le précédent, du XIIe siècle. Hauteur douze pouces quatre lignes ; largeur six pouces neuf lignes. La page porte deux colonnes et 170 feuillets [...] Tous lesquels manuscrits au nombre de seize sont sains et entiers et tels qu'ils sont venus des anciens propriétaires. Fait à la bibliothèque publique du département de la Moselle, le neuvième frimaire an onzième de la République française [30 novembre 1802]. Bardon du Hamel").

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