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Le manuscrit est un recueil de récits de voyages et de textes sur l’Orient et la pénétration des Européens dans les terres d’Asie. Outre le Livre des Merveilles de Marco Paulo et la Fleur des Estoires de la terre d’Orient de Hayton, il comprend cinq traductions effectuées en 1351 par Jean le Long (?.-2 janvier 1384), moine (1334) puis abbé (1366) de l’abbaye de Saint-Bertin de Saint-Omer (cf. Le voyage en Asie d’Odoric de Pordenone…, éd. Andreose /Ménard, p. CI-CXXXII). Le volume peut être rapproché du ms. de Bern, Bürgerbibliothek, 125, qui présente sept de ces œuvres. Il est composé de sept parties introduites chacune par une grande peinture, le Liber de quibusdam ultramarinis partibus et praecipue de Terra sancta de Guillaume de Boldensele (f. 116-132v) et les lettres adresées au pape Benoît XII (f. 133-136) ayant été rassemblés dans une même unité textuelle sous le titre du « Livre mesire Taleren de Pierregort cardinal » (f. 116-136).F. 1-96v. Marco Polo, le Livre des merveilles. « Cy commence le Livre de Marc Paul et des Merveilles (titre à l'encre bleue) ». « Cy aprés commence le Livre de Marc Paule des Merveilles d’Aise la grant et d’Inde la majour et mineur, et des diverses regions du monde (rubr.) ». [Prologue]. « Pour savoir la pure verité de diverses regions du monde, si prenez ce livre cy et le faittes lire. Si y trouverez les grandismes merveilles qui y sont escriptes, de la grant Armenie et de Perse et des Tartars et d’Inde et de maintes autres provinces …-… Lequel livre puis demourant en la carsere de Jenes fist retraire par ordre a messire Rusta Pisan (Rusticien de Pise), qui en celle meismes prison estoit ou temps que il couroit de Christus .M. .CC. .LXXXXVIII. ans de l’Incarnacion ». – F. 1v-96v. [Texte]. « Comment les .II. freres se partirent de Constantinoble pour cerchier du monde (rubr.) ». « Il fu voirs que ou temps que Leaudouin (sic) estoit empereur de Constantinoble, ce fu l’an mil .CC. .L. ans de Crist, messires Nicolas Paul qui peres monseigneur Marc estoit …-… ains moustroit que il ne les doubtoit de riens pour conforter la gent, si come saiges homs qu’il estoit. Et a tant fine messire Marc Pol son Livre de la division du monde et des merveilles d’icelluy ». « Explicit » (éd. Pauthier, II, p. CLVII-739).Le manuscrit qui contient la version française du Livre des merveilles, rédigée autour de 1310-1311, a été doté du sigle A2 par les philologues et rattaché au groupe A comprenant les mss. BnF., Français 5631 (A 1), BnF., Arsenal, 3511 (A 3), New York, Pierpont Morgan Library M 723 (A 4), Bruxelles, Bibl. royale Albert Ier, 9309 (D). Le texte est très proche de celui de A 1.F. 97-115v. Odoric de Pordenone, [Itinerarium de mirabilibus orientalium Tartarorum], traduit en français par Jean Le Long. « Cy commence le Livre frere Audric de l’ordre des freres meneurs (titre à l'encre bleue) ». « Cy commence le Chemin de la peregrinacion et du voyaige que fist un bon homme de l’ordre des freres meneurs nommé frere Odric de Fore Julii …-… Et fu ce livre fait en latin par ce frere devant nommé en l’an de grace mil .CCC. .XXX., parfais le .XIIII.e jour de janvier. Et fu cilz livres translatez de latin en françois par frere Bean (sic) Le Lonc dit et né d’Yppre, moisne de Saint Bertin en Saint Aumer, en l’an de grace .M. .CCC. .LI. (rubr.) ». « Comment que on racompte pluseurs choses des condicions et de l’estat de ce monde, si ne vueil je en ce livre mettre chose pour verité, fors ce que je ay veu …-… Trestous les Sarrazins qui m’en virent venir et ceulx qui sceurent que je y avoie esté me firent moult grant reverence, et dirent que je estoie baptissié et sains homs. Mais tout cil qui là estoient demouré (a exponctué) estoient tout deable d’enfer ». « Explicet le Yteneraire Odric de Foro Julii de l’ordre des freres meneurs, qui fist cest livre en l’an de grace mil trois cens et trente. Et puis sa mort Dieux a fait par luy maint miracle. Et fu cilz livres translatez par frere Jehan Le Lonc, né d’Yppre et moisne de Saint Bertin en Saint Aumer, en l’an de grace mil .III.C .LI. acomplis (rubr.) » (éd. Cordier, p. 1-492).Ce récit en partie véridique, en partie légendaire, de son voyage à travers la Perse, l’Inde et la Chine fut dicté par Odoric de Pordenone, moine franciscain, à son confrère Guillaume de Solagna, au mois de mai 1330. La traduction qu’en fit Jean le Long nous a été transmise par six manuscrits (Besançon, B.M., 667 (A) ; Paris, BnF., Français 12202 (B), Français 1380 (C), Français 2810 (E) ; Londres, B.L. Cotton Othon D. II (D) ; Berne, Universitätsbibliothek, ms. 125 (F). La version transcrite dans le Français 2810 a été doté du sigle E et s’apparente, par ses variantes, à la famille CDEF (cf. éd. Andreose-Ménard, Le voyage en Asie d’Odoric de Prodenone…, p. XLIV-XLV). Le texte a été édité par Louis de Backer (voir infra), puis par Henri Cordier (Les voyages en Asie au XIVe siècle du bienheureux Odoric de Pordenone…). C’est cette dernière édition qui a servi d’ouvrage de référence.F.116-136. Guillaume de Boldensele, [Liber de quibusdam ultramarinis partibus et praecipue de Terra sancta], traduction française par Jean Le Long ; Lettre adressée au pape par le khân de Cathay ; Lettre des chrétiens de Beijing et réponse de Benoît XII, traduction française par Jean Le Long. « Cy commence le Livre de Taleren de Pierreguort (titre à l'encre bleue) ». F. 116-132v. [Liber de quibusdam ultramarinis partibus et praecipue de Terra sancta], traduit en français par Jean Le Long. F. 116. [« Cy commence un traitié de l’estat de la Terre sainte et ossy en partie de la terre d’Egippte, et fu fait a la requeste de tres reverent seigneur monseigneur Talairant de Pierregort, cardinal au titelle Saint Pierre ad Vincula par noble homme monseigneur Guillaume de Bouldeselle, en l’an de grace mil trois cens et .XXXVI. Et fu translatez par frere Jehan Le Lonc, dit et né deYppre, moisne de Saint Bertin en Saint Aumer, en l’an de grace mil trois cens cinquante et .I. (rubr.) ». F. 116-117. [Prologue]. « “Sicut audivimus sic vidimus in civitate Dei” : ces paroles sont escriptes ou saultier, et les met mesire Guillaume comme en parlant en sa propre personne, qui meismes fu en Jherusalem …-… Doncques toutes les choses que je y vy et la ordonnance des lieux, comme je les vy en faisant mon pelerinaige, par la grace de Dieu loyaument esprouveray a vous tres reverens Peres, selon ce que vostre digne affection devote a Dieu et a la sainte Terre dessusditte affectueusement a requis ». – F. 117-132v. [Texte]. « Le premier chappitre de mon voyage vers Sirie dont la sainte Terre est un percel, c'est a dire une partie (rubr.) ». « Premierement je m’en party de Alemaigne, propre pays de ma nativité, et passay par Lombardie. Si vins a un (a exponctué) port de mer es marches de Geneves (sic pro Gennes) …-…Chascuns crestiens doit desirer a venir et y mettre paine non pas seullement des membres corporelz, mais pour desirer de pur couraige. A ce point nous doinst Dieux venir. Amen ». « Explicit uns traitiés de la Terre sainte, et aussy en pa[r]tie de Egipte, fais par noble homme monseigneur Guillaume de Boldesele, chevalier de Allemaigne, a la requeste de tres reverend seigneur, monseigneur Thalairant de Perregort, cardinal au titelle Saint Pierre a (sic pro ad ) Vincula, fais l’an de grace mil .III.C .XXXVI., environ la Penthecouste, et translaté par frere Jehan (le : barré) d’Yppre, moisne de Bertin en Saint Aumer, l’an de grace mil .III.C .LI. acomplis (rubr.) ». F. 133-136. Lettres adressées à Benoît XII et réponse du pape. F. 133. [Lettre du grand khân Toqon Temür]. « C’est la coppie des lettres que ly empereres souverains des Tartars, le grant kaan de Katay, envoya au pappe Benoit le .XII.e de ce nom en l’an de grace mil trois cens .XXXVIII., environ la Pentecouste. Et furent par le commandement dudit pappe translatees en latin, et furent translatees du latin en françois par frere Jehan Le Lonc, dit et né de Yppre, moisne de Saint Bertin en Saint Aumer en l’an de grace mil .III.C .LI. (rubr.) ». « En la fourme du tout puissant Dieu, ly empereres des empereres commandement, nous envoyons messaige nostre Andrieu aveuc .XV. compaignons au pappe seigneur des crestiens …-…Item que ilz nous amainechent des parties de Occident chevaux et autres merveilles. Escript en Cambalec en l’an du (a exponctué) rat, le sisiesme mois, le tiers jour de la lunison ». F. 133-v. [Lettre des chrétiens de Beijing à Benoît XII]. « C’est la teneur des lettres envoyés au pappe Benoit susdit des Alans crestiens demourans en Cambalech soubs ledit empereur au temps que dessus est dit, et translatez en la maniere que dit est (rubr.) ». « En la fourme du tout puissant Dieu, et en l’onneur de l’empereur notre seigneur, nous Foydin, Jehans Catitheu, …-… Car par trop est grant honte et vergoigne aux crestiens de ce pays quant mençonges sont en eulx trouvees. Escript en Cambalech en l’an du rat le .VI.e mois, la tierce de la lunacion » (éd. Backer, p. 347-349). F. 134. [Commentaire du traducteur]. « Pour la datte de ces deux lettres mieux entendre, car elle nous est estrange …-… et pour ce escriprent il ainsy : escript en l’an du rat le .VI.e mois de l’an, le .III.e jour de la lune de ce mois » (éd. Backer, p. 349-350). F. 134-136. [Réponse de Benoît XII aux chrétiens de Beijing]. « C’est la teneur des lettres et de la responce que ly pape renvoya a ses principaux amis demourans en Cambanlech dessoubz l’empereur desusdit (rubr.) ». « Benois evesques sers des sers Dieu, assez tres amez filz nobles hommes Fodin, Jehans Catitheu, Timgi, Gembega Vensy, Jehan Nichon, princes des Alans …-… certains messaiges et legas qui vous et les autres crestiens de vostre pays confortent et instruisent, et qui les errans a voie ramainent, pensons nous et proposons a vos parties par la grace de Dieu envoier. Donné en Avignon, le .XIII.e jour de juing, le .V.e annee de nostre regnacion de nostre pappat ». « Explicit et cetera » (éd. Backer, p. 350-356).Récit de pèlerinage plus qu’un traité de croisade, le Liber de quibusdam ultramarinis partibus et precipue de Terra sancta, fut rédigé, en 1336, par le moine dominicain Guillaume de Boldensele, à la demande du cardinal Élie de Talleyrand-Périgord, proche de la cour d’Avignon, intéressé par les missions en Asie organisées alors par la papauté, et lui-même croisé en 1335, puis 1362. L’œuvre suivante, les lettres du grand Khan et la réponse de Benoît XII, s’inscrivent dans ce désir de maintenir des liens entre le Saint-Siège et l’Asie tant par les missions que par les ambassades, et on s’explique que les deux oeuvres aient été rassemblées dans une même unité.Seuls l’explicit à la fin du premier texte et l’incipit du début du suivant marquent la division des deux œuvres que ne séparent ni grande miniature ni page frontispice. La traduction par Jean le Long du texte de Guillaume de Boldensele a été éditée par Christiane Deluz à partir des six manuscrits existants (Liber de quibusdam…, dact.). Les lettres du grant kaan de Cathay et des chrétiens de Beijing à Benoît XII, ainsi que la réponse du pape ont été publiées par Backer, L’Extrême Orient au Moyen Ấge…, 1877).F. 136v-140v. Anonyme, De l’estat et du gouvernement du grant Kaan de Cathay, empereur des Tartares, traduit en français par Jean Le Long. « Cy commence le Livre de l’estat du grant caan (titre à l'encre bleue) ». « Cy commence de l’estat et de la gouvernance du grant kaan de Cathay, souverain empereur des Tartres, et de la disposition de son empire et de ses autres princes, intrepreté par un arcevesque que on dist l’arcevesque Saltensis, au commant du pappe Jehan .XXII.e de ce nom, translaté de latin en françois par frere Jehan Le Lonc d’Yppre, moisne de Saint Bertin en Saint Aumer (rubr.) ». « Le grant kaan de Cathay est tres puissans entre tous les roys du monde. A ly sont subget et font homnaige tous les grans seigneurs de ce pays, especialment trois grans empereurs …-… Et aussy cilz empereres preste et envoye moult voulentiers ses gens en secours et en sustide des crestiens, quant ilz en ont affaire et quant ilz le requierent a l’empereur ». « Explicit de la gouvernance et de l’estat du grant kaan souverain empereur des Tartars (rubr.) » (éd. Backer, p. 335-346; Jacquet, Nouveau Journal asiatique, 6, 1830, p. 57-71). La traduction en latin du texte original De l’estat et du gouvernement du grant Kaan de Cathay, empereur des Tartares, a longtemps été longtemps attribuée au dominicain Jean de Cori, alors archevêque de Sultanyeh. Christine Gadrat, s’appuyant sur le texte latin d’un manuscrit de l’Universitätsbibliothek de Francfort (Bartholomaeus 71), a mis en évidence l’erreur de lecture de Jean le Long à propos du nom de l’archevêché qui est en réalité celui de Salerne (« per episcopum Salernitanum… »). L’auteur de la traduction serait le franciscain Arnaud Royard, archevêque de Salerne entre 1321 et 1330. Les italianismes de la traduction incitent C. Gadrat à situer la composition du texte original soit en Italie soit à la cour du Vatican, due sans doute à un moine franciscain à la fin des années 1320 ou au début des années 1330 (« De statu, condicione ac regimine magni canis… », dans Bibl. École des chartes, t. 165, 2007, p. 355-371). F. 141-225v. [Jean de Mandeville, Voyages]. « Cy commence le Livre mesire Guillaume de Mandeville (titre à l'encre bleue) ». « Comment messire Guillaume de Mandeville s’en ala oultre mer (rubr.) ». F. 141. Prologue. « Comme il soit ainsi que la Terre d’oultre mer, c’est assavoir la sainte Terre de promission, en trestoutes les autres terres c’est la plus excellente et la plus digne et dame souveraine de toutes autres terres …-… Et se je erre en disant pour non souvenant ou aultrement que il puissent adrecier et amender. Car chose de lonc temps passee par la veue tourne en oubly et memoire d’omme ne puet mie tout tenir ne comprendre ». « Explicit prologus (rubr.) ». – F. 142v-225v. [Texte]. « Ore en nom de Dieu glorieux qui veult aller oultre mer, il puet aller par pluseurs chemins et par mer et par terre selonc les parties dont il mouvra …-… Et puis a Dieu fait mains beaux miracles pour li, pourquoy nul ne se doit deseperer pour pechié qu’il ait fait, car Dieu prent tout a mercy ceulx qui meurent en bonne entencion et qui vrayement se repentent ». « Explicit ». Traité systématique sur les pays du monde en 34 chapitres, le texte, précédé d’un prologue, se divise en deux ensembles, le premier étant une description de la Terre sainte et de l’Égypte s’achevant par un récit de la vie de Mahomet, le second étant consacré à l’Asie, aux îles de l’océan Indien et à une partie de l’Afrique (cf. Deluz, Jean de Mandeville, Le Livre des merveilles du monde).Dotée du sigle P3 par les éditeurs, la copie que présente le volume appartient au groupe C1, rassemblant dix manuscrits en français continental, dont à la BnF., les mss. Français 5633, Français 5635, Français 25284 (cf. Deluz, ibid.).Le texte du Français 2810 n’a pas fait l’objet d’une édition spécifique.F. 226-267. Hayton, [Fleur des estoires de la terre d’Orient]. « Cy commence le Livre de frere Hayton (titre à l'encre bleue) ». « Cy commence le Livre frere Jehan Hayton de l’ordre de Premonstré, cousin germain du roy d’Armenie, qui parle des merveilles des .XIIII. royaulmes d’Aise (rubr.) ». « Le royaume de Cathay est tenu pour le plus noble royaume et le plus riche qui soit ou monde, et est sur le rivage de la mer occeane …-… Au temps de la vostre sainte paternité devons tous prier humblement que longue vie beneuree li doint cellui qui vit et regne in secula seculorum. Amen ». « Cy fine le Livre des hystoires des parties d’Orient, compilé par religieux homme frere Hayton, frere de l’ordre de Premonstré, jadis seigneur de Core, cousin germain du roy d’Armenye, sur le passaige de la Terre sainte, par le commandement du souverain pere nostre seigneur l’apostole Clement Quint en la cité de Poytiers. Lequel livre je Nicole Falcon escrips premierement en françois, si comme ledit frere Hayton le ditoit de sa bouche, sans note ne exemplaire ; et de romans le translatay en latin en l’an Nostre Seigneur .M. .CCC. sept, ou mois d’aoust. Deo Gracias (rubr.) » (Backer, éd. cit., p.125-254) .Envoyé en France pour inciter le pape à lancer une nouvelle croisade, le prince arménien Hayton (1230/1245-1314/1315), de l’ordre des Prémontrés acheva le texte de la Fleur des estoires de la terre d’Orient en 1307. L’œuvre fut traduite peu après, sans doute par Nicolas Falcone. Le quatrième livre, rédigé directement en latin, a ensuite été retraduit en français et rattaché à la version française des trois premiers.Le volume fait partie des manuscrits ayant transmis la version primitive du premier texte français. Le manuscrit a été doté du sigle J dans les différentes éditions (cf. Kohler, p. XCI-XCII, et Dörper, p. 50, notice n° 16). Contrairement à certains manuscrits, le texte n’est pas précédé par un prologue annonçant la division de l’œuvre en quatre parties (cf. Bnf., Français 12201). Celles-ci ne sont indiquées par une rubrique qu’au commencement du Livre III (« Cy commence la tierce partie de cest livre qui compte la nacion des Tartars… », f. 236) et du Livre IV (« Cy commence la quarte partie de cest livre qui devise du passage d’Oubtre mer et quantes choses l’en doit en soy considerer… », f. 256). F. 268-299v. [Riccoldo da Monte di Croce, Liber peregrinationis, traduit en français par Jean le Long].« Cy commence le Livre de frere Bicul de l’ordre des freres prescheurs (titre à l’encre bleue) ». « Ci commence le Itineraire de la peregrinacion et du voiage que fist ung bon preudomme des freres precheurs, qui ot nom frere Bi[cu]l, qui par le commant du Saint Pere ala oultre mer pour prechier aux mescreans la foy de Dieu. Et sont en ce traitié par ordonnance contenu lez royaumes, païs et provinces, les manierez diverses des gens, lez loys, lez sectez, les creances, les heresies et lez merveillez que lidis freres trouva et vit es partiez de Orient. Et fist ce livre en latin, afin que ceulx, qui vouldront en ce pays aller pour la foy de Dieu essaussier, puissent par cest livre savoir quelle chose leur a mestier et en quel lieu et en quel maniere il pourroient proufitter. Et fu ce livre translatés de latin en françoys en l’an de grace mil .CCC. .LI., fait et compilé par frere Jean Le Long d’Ippre, moine de l’evesque de Taroenne (rubr.) ». F. 268v. |Prologue]. « Comme je, le maindre de l’ordre des Freres precheurs, jadis aussi souvent en mon courage et en ma pensee la tres grant douleur de la divine amour vers la lignie humaine …-… affin aussy que le precieulx sanc Jhesu Crist espandus pour nostre sauvement me feust confort et donnast vigueur et enforcement de la foy prechier et se cas si offrist mourir pour cellui qui moy donna la vie ». – F. 269-299v. [Texte]. « De Galilée (rubr.) ». « Premierement, ainsi comme il plot a nostre Seigneur, arivames et preismes port en Acre et de la m’en alay une journee de .XX. milles avec pluseurs crestiens jusquez en Galilee …-… Touz lez autrez a faire de Mahommet de sa vie et de sa mort, de sa doctrine, de tout son procés pourra on trouver en nostre aultre ouvrage en ung aultre livre que je recullay. Fait et cetera ». « Explicit le Ytineraire de la peregrinacion frere Riculd de l’ordre des freres precheurs. Et sont en ce livre contenu par sobriesce les royaumes et les gens, lez provinces, lez lois, lez sectes, lez heresies, lez monstres et lez merveilles que li dis freres trouva es parties d’Orient. Et fu cilz livres translatés de latin en françoys par frere Jehan de Yppre, moisne de Saint Bertin en Saint Omer, en l’an mil .CCC. .LI. acomplis (rubr.) » (éd. Backer, p. 256-334).Ce récit de son pèlerinage en Terre sainte puis en Orient fut rédigé par le dominicain Riccoldo da Monte di Croce (v. 1243-1320) en 1309. De même que dans le ms. Français 1380, la traduction de Jean le Long contenue dans le Français 2810 ne contient pas les deux appendices : « De Monstris » et « De Sabbeis » (cf. éd. Kappler, Riccold de Monte Croce, Peregrination…, p. 200-205).Le texte a été édité par Backer (éd. cit., p. 256-334).
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Le premier possesseur du volume fut Jean sans Peur dont les marques d’appartenance apparaissent tout au long du manuscrit. Son portrait a été substitué à celui du pape Clément V dans la scène de dédicace du f. 226. Ses armoiries (« écartelé aux 1 et 4 de France à la bordure componée d’argent et de gueules, aux 2 et 3 bandé d’or et d’azur à la bordure de gueules ») apparaissent sur le tympan de l’hôtel ou se passe la scène et sur le tissu de la banquette où le duc est assis. Elles se devinent dans le médaillon inférieur droit sur l’écu tenu par l’aigle aux f. 1 et 226. Des fragments en sont visibles sous les repeints des armes de Jean de Berry et de Jacques d’Armagnac dans les initiales ornées des f. 1, 116, 136, 141, 226 et 268. Les peintures des pages frontispices des f. 97, 136v et 226 portent ses emblèmes : la feuille de houblon (bordure gauche du f. 226), le niveau (f. 97 : médaillon inférieur droit ; f. 136v : médaillon central gauche ; f. 226 : médaillon supérieur gauche), et le rabot (f. 136v : médaillon médian droit ; f. 226 : médaillon supérieur droit). Ces mêmes emblèmes sont brodés sur la houppelande du duc de Bourgogne ; rabots et niveaux ornent son collier au f. 226. Le lion, emblème héraldique du comté de Flandre, porte les écus des médaillons inférieurs gauches des f. 1, 97, 226, 268 ; deux petits lions enjolivent le décor des marges supérieure et inférieure du f. 141. L’aigle, symbole de l’évangéliste Jean, le saint patron du duc, figure aux f. 1, 136, 226, 268 (médaillon inférieur droit) et au f. 97 (médaillon supérieur droit). Un phylactère portant la devise « ich swighe » ou « ich singhe », attribuée à Jean sans Peur dans le Livre des trahisons de France envers la maison de Bourgogne s’enroule autour d’une branche de feuille de houblon dans la marge gauche du f. 226 (cf. F. Avril, op. cit., p. 296, n. 19). Le volume fut offert, en janvier 1413, par Jean sans Peur à son oncle Jean de Berry, dont on peut voir l’ex-libris inscrit en lettres cadelées par son secrétaire Jean Flamel sur le feuillet de garde A : « Ce livre est des Merveilles du monde, c’est assavoir de la Terre saincte, du grant kaan empereur des Tartars et du pays d’Ynde ; lequel livre Jehan duc de Bourgoingne donna a son oncle Jehan, filz de roy de France, duc de Berry et d’Auvergne, conte de Poitou, d’Estampes, de Bouloigne et d’Auvergne. Et contient ledit livre six (sic) livres, c’est assavoir Marc Pol, Frere Odric de l’ordre des Freres meneurs, le Livre fait a la requeste du cardinal Taleran de Pierregort, l’Estat du grant kaan, le Livre de messire Guillaume de Mandeville, le Livre de Frere Jehan Hayton de l’ordre de Premonstré, le Livre de Frere Bicul de l’ordre des Freres prescheurs, et sont en ce dit livre deux cens soixante six hystoires. Flamel (avec paraphe) ».L’ex-libris de Jean de Berry se devine aussi au verso du f. 299 : « Ce livre est au duc de Berry. – Jehan ».Ses armoiries (« d’azur semé de fleurs de lis d’or à la bordure engrelée d’azur ») sont alors repeintes sur celles du duc de Bourgogne dans l’écu des initiales ornées des f. 1, 97, 136v, 226 et dans le médaillon supérieur de l’encadrement du f. 268. Le volume est répertorié dans les deux inventaires de la librairie du duc de Berry rédigés en 1413 et 1416 : 1° inventaire de Robinet d’Estampes (1413) : « Item un livre de Marc Paule, des Merveilles d’Aise la grant et d’Inde la majour et mineur, et des diverses regions du monde, escript en françois, de bonne lettre de fourme, tres bien historié et enluminé tout au long ; et au commancement du second feueillet a escript : Tartars en leurs tantes ; couvert de veluiau ouvré, et fermant a deux fermant a deux fermouers d’argent dorez, esmaillez aux armes de monseigneur de Bourgoigne, et sur les aiz a gros boullons de cuivre, dorez et hachiez ; lequel livre mondit seigneur de Bourgoigne donna a mondit seigneur, oudit mois de janvier mil .IIII.c et .XII. » (Arch. nat. KK 258, f. 165, n° 1005) ; 2° compte de Jean Lebourne, ancien secrétaire du duc (1416) : « D’un livre appellé Mar Pol, en françois, escript de lettre de fourme, historié et richement enluminé ; couvert de satin vermeil figuré empraint, a deux fermouers d’argent dorez, armoiez des armes de monseigneur de Bourgoingne, clouez de quatre clouz » (Bibl. Sainte-Geneviève, ms. 841, f. 93, n° 558). Il est alors prisé 100 livres parisis (125 livres tournois). L’incipit peut être repéré à la première ligne du f. 2 du manuscrit : « il ne se trouverent ville ne chastel fors seullement [f. 2, l. 1] Tartars en leurs tentes… ».À la mort de Jean de Berry, l’ouvrage entra dans la bibliothèque des Armagnac. Il figure sous le n° 5 des livres « delivrés au comte d’Armagnac », Bernard VII d'Armagnac (1360-1418), qui avait épousé Bonne de Berry, fille du duc (Bibl. Sainte-Geneviève, ms. 841, f. 237 : même description que le n° 558). Le manuscrit resta chez les Armagnac jusque dans la seconde moitié du XVe siècle. Il était alors entre les mains de l’arrière-petit-fils du duc de Berry, Jacques d'Armagnac, duc de Nemours et comte de la Marche (1433-1477). Au f. 299v, se lit à la lampe de wood, à la suite de l’ex-libris de Jean de Berry, la mention : « et de presant [a son filz, le duc de Nemouz], conte de la Marche. – Jaques. Pour Carlat » (lacunes du texte rétablies d’après le ms. BnF., NAF 21013 : cf. notice de ce ms.).Le blason des Armagnac (« au 1 et 4 d’azur à trois fleurs de lis d’or à la bande de gueules chargée de trois lionceaux d’argent, au 2 et 3 contre-écartelé au 1 et 4 d’argent au lion de gueules au léopard lionné d’or, qui est d’Armagnac ») est représenté à maintes reprises dans le volume : f. 1 (médaillon inférieur gauche), 116 (initiale S), 136v (médaillon inférieur gauche), 141 (initiale C), 226 (médaillon inférieur gauche, 268 (initiale C).Peut-être faut-il voir l’anagramme de la devise de Jacques d’Armagnac (« FORTUNE D’AMIS ») dans les lettres inscrites sur les banderoles des médaillons des f. 1, 97, 136v, 236 et 268 (cf. L. Delisle, Cabinet des manuscrits, I, p. 88, et III, p. 342). À l’exemple de plusieurs de ses manuscrits (cf. Français 22 ; Français 25 ; Français 246 ; Français 247), la tranche est ornée de grandes lettres en capitales gothiques. Sur le contreplat inférieur de la reliure, figure l’indication des feuillets et des peintures du manuscrit : « En ce livre a .III.C .X. fueilles et histoires .II.C .LXVI », que l’on retrouve dans la plupart de ses manuscrits (cf. Blackman, The manuscripts and patronage of Jacques d’Armagnac..., I, p. 30-32).C’est de son temps que fut peinte par Evrard d’Espinques, l’enlumineur attitré du comte d’Armagnac, la miniature du f. 42v.En 1476, Jacques d’Armagnac qui, en 1465, était entré dans la Ligue du Bien public, fut arrêté par Pierre II de Beaujeu, gendre du roi Louis XI. La bibliothèque fut alors dispersée et on perdit la trace du manuscrit. La cote « 69 », inscrite d’une écriture du XVIe s. sur le contreplat supérieur de la reliure, indique qu’il a fait partie de la bibliothèque personnelle de François Ier (cf. F. Avril, art. cit., p. 304-305). Cette hypothèse pourrait être corroborée par la mention d’un manuscrit intitulé « Le Livre des Merveilles du monde » dans un inventaire des livres du comte Charles d'Angoulême, père du roi (cf. E. Sénemaud, « La bibliothèque de Charles d’Orléans, comte d’Angoulême », dans Bulletin de la Société archéologique et historique de Charente, 3e et 4e trimestres de 1860, 1862, p. 149, n° 7, cité par F. Avril, art. cit., p. 304, n. 54). C’est de cette époque que date les tables du contenu inscrites sur le contreplat supérieur et sur le premier feuillet de garde : « Le Livre des merveilles du monde, lequel contient six autheurs : Marc Pol, frere Oderic mineur, Cardinal Taleran, Guillaume de Mandeville, frere Jean Hayton, frere Bicul prescheur ».À l’exemple des ouvrages de la bibliothèque personnelle deFrançois Ier, le manuscrit intégra lalibrairie royale de Fontainebleau. Il fut mentionné pour la première fois dans le catalogue de Jean Gosselin de la seconde moitié du XVIe siècle, sous le n° 1034 : « Livre des Merveilles du monde, par Marc Paul » (Omont, Anciens inventaires et catalogues…, I, p. 314). Le volume est répertorié dans les inventaires postérieurs de la Bibliothèque du roi : inventaire de Nicolas Rigault (1622) : « Le livre des Merveilles du monde, lequel contient six autheurs, à savoir : Marc Paul ; Frère Audry, de l’ordre des frères mineurs ; Traité fait à la requeste de Talairant de Pierregort, cardinal au titre de S. Pierre ad Vincula, contenant l’Estat de la Terre sainte et en partie d’Égypte par Guillaume de Bouldesselle, l’an 1336 ; le livre de Guillaume de Mandeville ; celuy de Jean Hayton ; et le Livre de frère Bieul, de l’ordre des Prescheurs » (Omont, II, p. 265, n° 81) ; inventaire des frères Dupuy (1645) : même description (Omont, III, p. 5-6, n° 42) ; inventaire de Nicolas Clément (1682) : « Le Livre des merveilles du monde, contenant les voyages de Marc Paule et autres, avec belles mignatures » (Omont, IV, p. 83, n° 8392). Cotes correspondant aux inventaires inscrites au début du volume : [Rigault II] « quatre vingts un » (f. de garde A), [Dupuy II], « 42 » (f. 1), [Regius] « 8392 » (f. 1). Au f. 1, cote barrée : « 8389 », corrigée en « 8392 dans le catalogue ».
Source des données : Biblissima
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