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Numérisation intégrale
Source des données : BnF Archives et manuscrits
(ff. 1r-464r) Homère, liade : [titre] Ἰλιάδος ἄλφα Ὁμήρου ῥαψωδίας, Ἄλφα λιτὰς Χρύσου, λοιμὸν στρατοῦ, ἔχθος ἀνάκτων ; tous les chants comportent un titre sur ce modèle où la lettre de chaque chant est écrite en toutes lettres. Les chants suivants commencent dans l’ordre aux ff. 19r, 45r, 58v, 74v, 101v, 117r, 131v, 148r, 169r, 186r, 211r, 225r, 249v, 264r, 287r, 312v, 335r, 354r, 366r, 381r, 399r, 414v, 441r. Chaque chant commence par un vers tiré d’une épigramme de Stéphane de Byzance (Anthologie grecque IX, 385). Cette épigramme est composée de 24 vers qui tous commencent par une lettre de l’alphabet grec. Le copiste a donc placé sous le titre de chaque chant, qui rappelle la lettre qui le symbolise, le vers de Stéphane de Byzance correspondant.
Source des données : Pinakes
Ce manuscrit est une production du scriptorium du sultan ottoman Mehmed II. Le copiste, Jean Dokeianos, appose deux souscriptions en vers politiques dans le bas du f. 464v. La première est une stichométrie :Ἀριθμὸν δ’ἐπέων μαθέειν δίζῃ ἅμα ; Eὗρον πρὸς τοῖς μυρίοις, καὶ πεντακιχίλια (sic) • πρὸς δὲ,καὶ ἑξακόσια τριάκοντά τε τέσσαρα πάντα.Dans la seconde, le copiste se nomme :Τέρμ’ εὐκτὸν λάχ’ Ὅμηρος Ἰωάνναο πόνοισι,Βασιλίδος πολιίταο (sic), ἐκ γενεῆφι Δοκείης.Dans cette dernière souscription, l’érudit recourt à une forme homérique rare, γενεῆφι, et non γονεῆφι comme on peut le lire dans le Repertorium, pour donner son origine.J. Raby date cette copie de l’liade de 1463 environ et rapproche cette démarche de la visite de Troie que fit le sultan en 1462. Le manuscrit est à rapprocher d’un groupe de manuscrits littéraires (dont les Constantinopolitani 31, 32 et 33, conservés à Topkapi, qui portent respectivement la Théogonie d’Hésiode, les Olympiques de Pindare et les Halieutiques d’Oppien de Cilicie) qui témoignent de la volonté de sauvegarder une partie de l’héritage littéraire de Byzance. Il a fait partie de la bibliothèque du Sérail de Constantinople. Il a ensuite été acheté par Antoine Galland, après examen du père Besnier et de l’érudit Guillaume Marcel, et expédié à Paris sans doute avant 1688 par l’ambassadeur Girardin, qui envoie en France 15 manuscrits grecs et un manuscrit latin. Les critères qui ont présidé au choix du père Besnier et de Girardin sont assez restrictifs dans la mesure où ils cherchaient en premier lieu des textes inédits, ce qui ne sera finalement pas le cas des 16 manuscrits expédiés à la bibliothèque du roi. Le Journal de Girardin (BnF manuscrit français 7168) conserve la liste de ces 16 manuscrits. En neuvième position apparaît la description suivante, qui correspond à l’actuel Paris. gr. 2685 : Homeri Ilias, in-folio. De plus, le manuscrit latin 17174 de la BnF contient, au f. 44, la liste des manuscrits et imprimés contenus dans les deux caisses envoyées par Girardin au roi, peu avant sa mort. En cinquième position est mentionné le manuscrit homérique : « L’liade d’Homère, sur papier moderne, grec, in fol. ».La question a été posée de savoir si ce manuscrit, ainsi que les 14 autres manuscrits grecs et le manuscrit latin (BnF Latin 7239), provenaient bel et bien de la bibliothèque du Sérail de Constantinople. E. Jacobs a cru démontrer, notamment en se basant sur l’observation du sceau, que le manuscrit faisait partie de la bibliothèque personnelle du sultan Mustafa I, mort en 1639. L’estampille se trouve au f. 1r et correspond au cachet numéro 1 dans l’appendice à l’article de Villoison proposé par S. de Sacy, p. 31-32 (reproduction des deux estampilles qu’il a pu observer dans les quinze manuscrits grecs. Voir aussi la reproduction de Babinger, p. 9). L’article de F. Babinger montre que cette estampille, qui présente bien le nom de Mustafa, porte aussi le chiffre 96. Il faut comprendre qu’il est daté de 1096, c’est-à-dire de l’année 1685, ce qui est incompatible avec le règne de Mustafa I. Il renvoie donc à la lettre que, le 10 mars 1687, Girardin adresse à Louvois et dans laquelle il écrit que c’est par l’entremise d’un « renégat italien, homme d’esprit, qui est au service du seliktar, premier officier du sérail, et favori du grand-seigneur » que l’accès aux manuscrits de la bibliothèque du Sérail lui a été permis . Or il se trouve qu’en 1687 le seliktar se nommait précisément Djerrâh Mustafâ Pasha. L’estampille apposée ne serait donc en rien une marque impériale mais bien le sceau du seliktar au service duquel était l’italien mentionné par Girardin.
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