Point d'entrée sur le patrimoine écrit du Moyen Âge et de la Renaissance en Occident du VIIIe au XVIIIe siècle
Moteur de recherche de manuscrits et livres anciens numérisés et intéropérables
Plateforme collaborative de gestion de publication des données d'autorité Biblissima
Aide à la lecture et apprentissage des langues anciennes, outils et environnements de travail en XML
Service d’expertise autour des standards IIIF
Référentiel d'autorité Biblissima : https://data.biblissima.fr/entity/Q52405
Manifeste IIIF
Numérisation :
Source des données : BnF Archives et manuscrits
F. 2-33v : Honoré Bovet, Apparicion maistre Jehan de Meun L’Apparition maistre Jehan de Meun fut rédigée par Honoré Bovet, prieur de Salon, pendant l’été 1398. Satire violente contre les abus de l’époque, le texte est aussi un plaidoyer pour la défense de la duchesse d’Orléans, rendue responsable, en raison de ses origines lombardes, de la maladie du roi Charles VI. Bien que les deux volumes soient très proches , comme l’a noté Guillaume Petit, dans son inventaire de 1518, leur contenu diffère quelque peu : « excepté que au commancement [du ms. Français 810] a aucune epistre a Monseigneur d’Orleans et une petite question latine disputee pro et contra, assavoir mon : se juxte les terme du droict commun, on pourroit appeler du pape, lequel vouldroit grever le roy » (Omont, Anciens inventaires…, I, p. 23-24, n° 153). Le ms. Français 810 contient, en effet, une dédicace à Jean de Montaigu, une épître à Louis d’Orléans et une dissertation latine sur la papauté, qui ne figurent pas dans le Français 811. Le ms. Français 811, dédié à la duchesse d’Orléans comporte une dédicace à son intention. Le manuscrit a été doté du sigle V dans l’édition d’Arnold et du sigle P2 dans celle de Hanly. Il présente une meilleure version que le ms. Français 810. Les vers 29-30 et 43-46 de M manquent dans V (ou P2). Les lignes 146-147 de V ne figurent pas dans M (ou P1). F. 2. [Dédicace à la duchesse d’Orléans]. « A ma dame d’Orliens (rubr.) ». « Tres haulte et tres redoubtee Dame, a l’onneur de Nostre Seigneur et de monseigneur d’Orliens, pour le bien commun et par especial des povres gens, j’ay escript une petite chose en la fourme que vous pourrés veoir en cestuy petit livre. Et pour ce que vous vueilliez soliciter ledit monseigneur a mettre et querir les remedes qui s’appartendront sur le dessudit escript, je vous en ay fait copie, laquelle je vous envoye. Car vous, en ce faisant, ferez plaisir a Dieu et tout le royaume priera Dieu pour vous. Sy vous suppli tres humblement que de petite personne vueilliez prendre en gré le petit present, et ly sains esperiz par sa doulce grace vous garde en honneur et vous doint bonne vie et longue » (éd. Hanly, p. 58). F. 3-33v. [Texte]. « A tous ceulx qui vouldront oyr parler de verité soit de par Dieu donnee bonne perseverance de la soustenir et de la dire, quant lieu sera et prouffit, sans aucun offendre non deuement ». « Le prieur parle (rubr.) ». « En mon deport aprez souper, heure bien tarde, m’en alay ens le jardin de la Tournelle hors de Paris, qui fu jadis maistre Jehan de Meun …-… Dieux scet les merveilleux cas que j’en ay veux et oy dire. Sy prie a Dieu qu’il mette en cuer au roy nostre sire et a vous et a tous ceulx du grant conseil de prendre aucun bon adviz sur refformacion de telz excez, et vous doint bonne vie et longue. Amen » (éd. Hanly, p. 62-160). F. 8. [Épître à la duchesse d’Orléans, insérée dans le cartouche représentant la duchesse et son médecin]. « Belle Susanne, par sa grant saintité, / Fut accusee sans nulle verité / Et condempnee par tres faulx jugement / A souffrir mort assez vilainement…-… C’est verité, vraye conclusion / que tous baraz sormonte loyaulté. / Tres haulte dame, entendés ma chançon. / Aprés yver, revendrons en esté » (éd. Hanly, p. 160). Gloses : 35 gloses en latin (édition critique par Hanly, op. cit. p. 163-231). Quelques gloses, faisant référence aux évènements politiques récents et aux abus décriés, sont identiques dans les deux manuscrits. D’autres, propres à l’exemplaire de la duchesse d’Orléans, ne figurent pas dans le ms. Français 811. Gloses identiques : ms. Français 810, f. 5v / ms. Français 811, f. f. 4v : évocation d’un gouvernement plus juste ; ms. Français 810, f. 7v / ms. Français 811, f. 6 : référence à la folie de Nabuchodonosor dans le livre de Daniel pour évoquer la folie du roi ; ms. Français 810, f. 9 / ms. Français 811, f. 7v: allusion à la sédition des maillotins (mars 1382) ; ms. Français 810, f. 17 / ms. Français 811, f. 15v, 16: prophétie annonçant la défaite de Nicopolis (25 septembre 1396) et de l’emprisonnement de Jean sans Peur. Gloses commentant, sous des formes différentes, les mêmes termes : ms. Français 810, f. 30v / ms. Français 811, f. 28 : commentaire de la saignée (« flobotomia »). Gloses particulières au manuscrit : F. 17v : exhortation à la duchesse d’Orléans : « Utinam domina mea Aurelianensis laborare dignetur…-… Domini sicut cibum panis ». La référence à l’histoire de Suzanne et des vieillards tirée du Livre de Daniel (ms. Français 810, f. 8), n’est pas mentionnée, les vers correspondants étant insérés immédiatement dans le texte (f. 8) et non rejetés à la fin du volume (ms. Français 810, f. 36). Critiques plus acerbes contre les abus des princes dans le ms. Français 811, qui n’est pas destiné au conseiller du roi (f. 18 et 18v). La dissertation latine sur la soustraction d’obédience au pape (voir notice du ms. Français 810) n’ayant pas été transcrite au début du volume, renvoi à la copie du duc d’Orléans : « In libro domini mei Aurelianensi tractavi materiam istam plenissime.. » (f. 22v). Autre renvoi au f. 24v : « Utrum sit pape obediendium …-… in libro domini mei Aurelianensi ». Cette phrase qui reprend les premières lignes de la dissertation latine du Français 810 prouve qu’elle figurait, dans doute complète, dans l’exemplaire de Louis d’Orléans. F. 26, 27 : allusion à l’Assemblée générale du clergé français qui avait voté la soustraction d’obédience le 28 juillet 1398. Références à quelques évènements politiques qui ne sont pas commentés dans le ms. Français 810 : allusion à Raymond de Turenne ou à son père, Guillaume Roger, frère du pape Grégoire IX (f. 24v).
Source des données : Jonas
Source des données : Europeana regia
Le manuscrit fut offert à Valentine Visconti, duchesse d’Orléans, par Honoré Bovet (1345 ?-1405 ?), connu surtout pour son Arbre des Batailles. Il existait trois autres exemplaires du manuscrit : l’original, adressé àLouis d’Orléans, n’est connu qu’à travers la dédicace à Valentine Visconti. La copie offerte à Jean de Montaigu est le ms. Français 810. Un dernier exemplaire fut adressé au duc de Bourgogne, Philippe le Hardi.Au verso du f. 1, dans la partie supérieure de la scène de dédicace ont été peintes les armes de Valentine, mi-partie Orléans (« De France au lambel de trois pendans d’argent, a un croissant de même sous le second pendant pour brisure »), mi-partie Milan (« D’argent à la guivre d’azur couronnée d’or à l’issant de gueule »).Le manuscrit est orné de deux portraits de la duchesse (f. 1v et 8). Outre la dédicace du f. 2, le texte comporte au f. 8 une épître écrite à son intention.La duchesse d’Orléans mourut en 1408, un an après l’assassinat de son époux. Le volume est mentionné dans l’inventaire après décès, au chapitre des livres qui avaient été confiés à Marguerite du Solier, dame d’honneur de la duchesse (27 décembre 1408) : « Item ung Livre en grant volume couvert de cuir rouge, ou ou premier foillet est une dame figuree armoyee aux armes de feu monseigneur et madame d’Orleans, a deux fermaulx d’argent doré, esquelx est escript : Ave Maria » (Arch. nat., KK 268 A, f. 41v).Le manuscrit entra dans la librairie de son fils Charles d'Orléans, ainsi que l’atteste son ex-libris apposé au verso du f. 33 : « Ce livre est a Charles duc d’Orlians etc. – Charles ». Le volume est répertorié dans les inventaires de la librairie de Charles d’Orléans au château de Blois dressés entre 1417 et 1441 : 1° inventaire de mai 1417 : « Le Livre du prieur de Salon, fait pour feue madame d’Orleans, couvert de cuir rouge marqueté. Addition : Monsieur le chancellier [Guillaume Cousinot, chancelier de Louis d’Orléans, puis de Charles] l’a eu par la main de moy Renoul. » (Arch. nat., K 500/5, f. 5, n° 87) ; 2° inventaire d’octobre 1428 : « Le Livre du prieur de Salon, fait pour excuser feue madame d’Orleans et autres des charges a eulx imposees sur le fait de la maladie du roy, pour feue madame d’Orleans ; couvert de cuir rouge, escript en françois, rimé, historié a mi, tout neuf, a deux fermouers d’argent dorés, escript dessus : Ave Maria » (Arch. nat., KK 269, f. 10v) ; 3° inventaire de 1436, dressé lors de la réinstallation de la librairie, qui avait été transférée à La Rochelle en octobre 1428, au château de Blois : « Le Livre du prieur de Salon, couvert de cuir rouge, a deux fermouers d’argent dorés » (Arch. nat., KK 269, f. 32v) ; 4° inventaire établi après le retour de captivité du duc, après 1440 : même description (Arch. nat., K 500, n° 7, f. 1v, n° 19). Le volume reste dans la librairie, comme l’atteste la mention « de camera compotorum Bles[ensi] », qui figure au verso du f. 33.En novembre 1501, le roi Louis XII reprit les manuscrits de ses parents (cf. M.-P. Laffitte, « La bibliothèque des rois de France », dans Des livres et des rois…, p. 23-31). L’ouvrage est désormais mentionné dans le catalogue de la Librairie royale de Blois (inventaire de 1518, n° 1522), puis dans l'inventaire de 1544, établi lors du transfert de la Librairie de Blois dans la Librairie royale de Fontainebleau (inv. de 1544, n° 1425). Il est cité dans les inventaires postérieurs de la Bibliothèque du roi : inv. de 1622, n° 492 ; inv de 1645, n° 259 ; inv. de 1682, n° 7203.Anciennes cotes inscrites au f. 3 : [Rigault II] « quatre cents nonante deux » ; [Dupuy II] 259 ; [Regius] 7203 ; Exp.X-28 (contregarde du plat supérieur), correspondant à la place qu’occupait le manuscrit lors de l’exposition des manuscrits les plus précieux de la BnF. dans la grande galerie à la fin du XIXe siècle (av. 1881) dans l’armoire X, art. 28 (cf. Bibliothèque nationale, Département des manuscrits, Notice des objets exposés, Paris, 1881, p. 10).Inventaire 1518 : « La Vision du prieur de Salon, docteur en décret. Mieulx seroit intitulé le livre : La fiction du songe du prieur, car il fainct que aux Tournellez, du temps du scisme, au jardin il s’endormist tout pensif et que maistre Jehan de Mun, qui avoit faict le rommant de la Rose audict lieu, s’apparust à luy, luy remonstrant que, veu le temps qui couroit, il n’escripvoit plus ; puis fainct avoir veu passer ung medicin, ung Juif, ung Sarrazin et ung frère Prescheur, lesquelz l’ung après l’autre sont interroguez par maistre Jehan de Mun. Le medicin parle comme on quiert divins, soriciers, astrologiens pour avoir santé et laissent on la naturelle medecine. Le Juif dit qu’il a ouy comme usures regnent en France, et le Sarrazin deschiffre quasi tous les principaulx vices de l’Eglise rommaine et de Crestienté. Le Prescheur respond. Ledict livre est en rime la plus part » (Omont, I, p. 23, n° 152)Inventaire 1544 « Ung autre livre en parchemyn, couvert de veloux viollet, intitulé « La vision du prieur de Sallon, présenté à ma dame Valentine, duchesse d’Orléans » (Omont, I, p. 228, n° 1425).
Exports RDF à venir…
Vous pouvez visualiser et manipuler ce document directement sur ce site, le comparer à d'autres grâce au visualiseur Mirador, ou glisser-déposer cette icône dans le visualiseur IIIF de votre choix. En savoir plus sur IIIF