Paris. Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Français 172-173

Référentiel d'autorité Biblissima : https://data.biblissima.fr/entity/Q106353

  • Volumes :
  • Titre attesté :
    • Saint Augustin De civitate Dei , traduit en français par Raoul de Presles
  • Langues : français
  • Date de fabrication :
  • Lieu de fabrication :
  • Décoration :
    • Illustration:
      L'illustration des deux volumes du ms. BnF, Français 172-173 est l’œuvre, selon Millard Meiss, d’artistes dans la mouvance du Maître des Cleres femmes appelé ainsi d’après le ms. BnF, ms. Français 598, traduction du Livre des cleres et nobles femmes de Boccace (cf. Meiss, French Painting in the time of Jean de Berry. The Limbourgs and their contemporaries, p. 375).
      Alexandre de Laborde a classé le manuscrit dans la famille n° 2, dont les manuscrits présentent un cycle iconographique identique, en dépit d’une confusion entre la représentation de la Théologie et de la Philosophie : Amiens, Bibliothèque municipale, ms. Français 216 ; Grande-Bretagne, Edimburgh, National Library of Scotland, Adv. I. I. 2 ; Pays-Bas, Den Haag, Koninklijke Bibliotheek, ms. Y 390 ; Paris, BnF, ms. Français 23-24, ms. Français 27-28, ms. Français 174, ms. Français 6271 (Laborde, Les manuscrits à peintures de la Cité de Dieu de saint Augustin, I-II, p. 194-195). Pour l’auteur, le ms. Français 172-173 a été copié sur le ms. Y. 390 et sur le Français 174 exécuté pour Jean de Montaigu, dont il rappelle la disposition et la technique (Laborde, I-II, p.286).
      Voir les légendes des images infra.
  • Aspects codicologiques :
    • Paris

Intervenants

Anciens possesseurs

Historique de la conservation

Source des données : BnF Archives et manuscrits

  • Le premier possesseur connu du manuscrit fut Pierre Le Fructier, dit Salmon, secrétaire du roi Charles VI, qui l’offrit autour de 1407 à Jean de Berry (H. Moranvillé, Bibliothèque de l’École des chartes, vol. L, 1889, p. 578).
    Il est répertorié dans les inventaires de la Librairie du duc de Berry rédigés en 1413 et 1416 :
    1. Inventaire de Robinet d’Étampes (1413) : « Item un tres bel Livre de la Cité de Dieu, escript en françoys, de lettre de court, tres bien historié et enluminé ; et au commancement du second fueillet a escript : monseigneur saint Denis ; et est couvert de veluiau vermeil, a .IIII. fermouers de cuivre dorez ; lequel livre Salemon, secretere du roy nostre sire, donna a mondit seigneur » (Arch. nat, KK 258, fol 155, n° 115)
    2. Compte de Jean Lebourne, ancien secrétaire du duc (1416) : même description (Bibl. Sainte-Geneviève, ms. 841, f. 90v, n° 509). Il est alors prisé 100 livres parisis (125 livres tournois). L’incipit peut être repéré à la première ligne du f. 2 du manuscrit : « laissa le royaume de France en la protection de [f. 2, l. 1] monseigneur saint Denis… ». L’ex-libris de Jean de Berry se devine à la lampe de wood au f. 304 du deuxième volume (Français 173).
    Une addition portée dans la marge gauche de l’inventaire de 1413 nous apprend que le manuscrit fut rendu aux exécuteurs testamentaires du duc de Berry, après sa mort : « Iste due partes [La Cité de Dieu et une Bible] reddite fuerunt Parisius per dictum Ro[binetum] executoribus. Et ideo de eodem acquittatur hic » (KK 258, fol. 155). En mars 1417 (n.st.), le volume fut restitué à Pierre Salmon, comme l’indique Jean Lebourne dans le chapitre sur les joyaux et livres à restituer (ms. 841, f. 275-279) : « A Pierre le Fruictier dit Salmon, secretaire du roy nostre sire, auquel mesdiz seigneurs les executeurs et commis a ladicte execucion, par leurs lettres sur ce faites et donnees ledit .VIII.e jour de mars mil .CCCC. .XVI. ont volu, ordonné et mandé audit commis estre baillé et delivré un tres bel livre de la Cité de Dieu, escript en françois de lettre de court, tres bien historié et enluminé ; et au commancement du second fueillet a escript : monseigneur saint Denis ; et est couvert de veluyau vermeil, a .IIII. fermoers de cuivre dorez. Lequel livre ledit Salmon avoit ja pieça baillé pour veoir et visiter a feu mondit seigneur, et a esté trouvé aprés son trespas entre ses autres livres et prisé en l’inventoire des biens de son execucion .C. l. p. Et pour ce mesdiz seigneurs, après ce qu’ilz ont esté soufisamment informez icellui livre competer et appartenir audit Salmon, ont icellui voulu estre rendu et restitué a icellui Salmon comme sien et a lui appartenant. Pour ce pour ledit […] (Bibl. Ste Geneviève, ms. 841, f. 277v incomplet de la fin).
    On perd la trace du manuscrit qui entra à une date indéterminée dans la collection de Philippe de Béthune. Les plats de la reliure porte ses armes (d’argent à la fasce de gueules, au lambel à trois pendants de même), et le dos son chiffre formé de deux "P" entrelacés, surmontés d’une couronne de comte.
    C’est du vivant de son fils Hippolyte, comte de Béthune, qu’un secrétaire ajouta au f. de garde Bv l’indication erronée selon laquelle le manuscrit aurait été l’original présenté au roi Charles V par Raoul de Presles : « Livre manuscrit de la Cité de Dieu de saint Augustin, traduitte par messire Raoul de Praeles sous le règne de Charles cinquiesme surnommé le Sage, et par son exprès commandement, comme il se voit par l’épistre qui luy est dediée, et où il est aussy à remarquer que ce livre est le vray original présenté par l’autheur audit roy » (S. Solente, Les manuscrits des Béthune à la Bibliothèque nationale, 1980, dact.).
    Par lettres datées de décembre 1663, enregistrées au Parlementle 4 janvier 1664, Louis XIV accepta le don que lui fit Hippolyte de Béthune de sa bibliothèque. Le volume est mentionné dans l’inventaire des « manuscrits du comte de Béthune » publié par Omont sous le n° 43, à la rubrique « Théologie : « 43 et 44 (6836 et 6837). S. Augustin, De la Cité de Dieu, traduit en françois par Me Raoul de Praelles, sous le roy Charles Ve ; 2 vol. » (Omont, Anciens inventaires et catalogues… IV, p. 214).
    Le manuscrit, qui fit désormais partie de la Bibliothèque du roi, est répertorié dans l’inventaire que dressa, en 1682, Nicolas Clément : « 6836-6837. Le mesme livre de la Cité de Dieu, présenté au roi Charles V (sic) ; 2 volumes » (Omont, Anciens inventaires…, IV, p. 8).

Source des données