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Source des données : BnF Archives et manuscrits
Le f. a i, qui manque à l'exemplaire, doit être blanc.
Le titre, qui occupe le f. a ij r°, est accompagné d'un texte biblique en deux lignes et de trois distiques de BUONAVENTURA DELLA CHIESA, professeur de droit à Asti :
Au v° du titre sont neuf distiques de Buona ventura Della Chiesa et quatre distiques de NICCOLÒ FALETO, du Tridino.
Les f. a iij-a iiij sont occupés par la Tabula contentorum in opere.
Après un Prologo en patois astesan, on trouve dans le recueil les pièces suivantes :
I. — Macharronea contra Macharroneam Bassani, ad spectabilem d. Baltasarem Lupum, Astensem, studentem Papie, fol. a vj.
II. — Dix farces en italien et en français, savoir :1. Comedia de l'homo et de soy cinque sent imenti, fol. b vij v°. Imitation de la Farce nouvelle des cinq sens de l'homme (Viollet-le-Duc, Ancien Théâtre françois, III, p. 300-324). Alione a substitué le Nez à l'Ouye.2. Farsa de Zohan zavatino et de Biatrix soa mogliere, et del prete ascoso soto el grometto, fol. e i. Imitation d'une pièce qui fait partie, comme la précédente, du célèbre recueil du Musée britannique : Farce joyeuse, tresbonne et recreative pour rire, du Savetier, a troys personnaiges, c'est assavoir : Audin, savetier, Audette, sa femme, et le Curé (Viollet-le-Duc, II, p. 128-139).3. Farsa de Gina et de Relucha, doe matrone repolite, quale voliano reprender le zovene, fol. f viij.4. Farsa de la dona chi se credi havere una roba de veluto dal Franzoso alogiato in casa soa, fol. g vij. Le Français et son page s'expriment en français.5. Farsa de Nicolao Spranga caligario, el quale, credendo haver prestata la soa veste, trovò per sententia che era donata, fol. h viij.6. Farsa de Peron et Cheyrina, jugalli, chi littigoreno per un petto, fol. k vj. Imitation et, par endroits, simple traduction de la Farce nouvelle et fort joyeuse du Pect, a quatre personnages, c'est assavoir : Hubert, la Femme, le Juge et le Procureur (Viollet-le-Duc, I, p. 94-110).7. Farsa del lanternero chi acconciò la lanterna et el soffieto de doe done vegie, fol. m iiij.8. Farsa de Nicora et de Fibrina, soa sposa, chi fece el figliolo in cavo del meise, fol. o i.9. Farsa del Bracho et del Milaneise inamorato in Ast, fol. p vj.10. Farsa del Franzoso alogiato a l'osteria del Lombardo, a tre personagij, et quantunque l'auctore nostro non sia stato inventore del subgecto de quella, niente dy meno, per haverla luy ampliata et emendata, ne è parso farla stampare de compagnia, fol. r vij.
Ici encore le Français s'exprime dans sa langue.
III. — Poésies diverses, savoir :1. Conseglo in favore de doe sorelle spose contra el fornaro de Primello nominato Meyni, fol. t i.2. Frotola :
Nostre done han y cigl ercu,Porton chioche e van stringa... (fol. t iiij v°).
Grace soit rendue a Dieu de la susPour l'umble Marie, mere de Jhesus..., fol. y viij.
Obsecro te, Marie, escoute moy,Car devant toy est ma cause evocquee... fol. z ii.
Salve regina, mater misericordie,A qui fit l'ambassade l'archangle Gabriel... fol. z iij v°.
Gente fleur de noblesse...
O maris stella, salut [impr. sault], oyés noz voix,Humble pucelle, mere du roy des roix..., fol. z v.
Gaude, gaude, glorieuse pucelleCatherine, qui tant as soustenu..., fol. z vj.
Seigneurs, oyez des SuycesQui tant font du grobiz..., fol. z viij.
Venez au pont d'Espierres...
L'ancienne ordonnance,C'est de (s) la Saint André...
Mon pere m'a donné maryA qui la barbe grise point.Venus, a toy je me complainsD'un vieu mari qu'on m'a donné..., fol. z ii j.
L'autre jour chevauchoyeDe Paris a Lyon... fol [et] iiij v°
Qui veult oyr belle chansonD'une fillette de Lyon... fol. [et] v v°.
Amour fait moult s'argent de ly se mesle..
Ce n'est qu'abuz d'amours et sa querelle...
Florens hauweel vriendt vuyt vercord..., fol. Ɔ iij.
Note ben tug isto buga...
Le poète Gio. Giorgio Alione, d'Asti, mériterait d'être mieux étudié qu'il ne l'a été jusqu'ici. Sujet du duc d'Orléans, qui devint Louis XII, il fut vraisemblablement chargé d'amuser les armées françaises en Italie, et suivit sans doute les colonnes, avec quelques joyeux compagnons, comme le fit vers le même temps Jacques d'Adonville (voy. notice Rothschild 481). Les noms de ses camarades nous ont été conservés par Virgilio Zangrandi, à qui nous devons une réimpression exécutée en 1661 dans la même ville d'Asti ; c'étaient Secondino Grometto, Ambrogio Stella, Gio. Bartolomeo Garrone, Giovanino Bussolero, Enrico Bellotto, Cesare Camerano, Bernardino Pagliaro « et alcuni altri belli umori ». Alione vivait encore en 1521 quand parut le recueil que nous venons de décrire. Bien qu'il eût pris, comme la plupart des joueurs de farces (voy. ce que nous avons dit dans la notice Rothschild 2989), la sage précaution de joindre à ses œuvres un peu trop profanes des poésies pieuses, il n'en tomba pas moins sous le coup de l'Inquisition. Il fut condamné à la prison perpétuelle et ne dut son salut qu'au dévouement d'un ami. Le recueil était voué par les inquisiteurs à la destruction ; aussi les quatre ou cinq exemplaires qui subsistent sont-ils presque tous incomplets.
Une édition tronquée, publiée en 1560, est elle-même très rare. Une troisième édition imprimée dans la ville d'Asti par Virgilio Zangrandi en 1601 (la Bibliothèque Mazarine en possède un exemplaire coté 45368) donne un texte moins complet ; mais elle est précédée d'un avis de l'imprimeur qui nous apprend le peu que nous savons de la vie du poète. On cite encore une édition de Turin, 1628.
J.-Ch. Brunet, ayant acquis l'exemplaire du recueil de 1521, qui avait appartenu à Reina, à Tosi, à Payne, à Henrott et à Crozet (exemplaire incomplet de 2 f.), réimprima en 1836 les poésies françaises, bien qu'elles soient infiniment moins intéressantes que les farces (voy. notice Rothschild 482).
En 1865 G. Daelli, de Milan, a donné en deux petits volumes la reproduction complète des Opera jocunda. Depuis lors, Alione a fait l'objet d'études de M. Bruno Cotronei (Le Farse di G. G. Alione, studio critico ; Reggio Calabria, 1889, in-8), de M. Ferd. Gabotto (La Vita in Asti a tempo di G. G. Alione ; Asti, Bianchi, 1899, in-16) et de M. Maurice Mignon (J.-G. Alione, Poésies françaises : Chapitre de liberté, Chanson d'une bergère ; Paris, 1905, in-12) ; mais le sujet est loin d'être épuisé.
Il est très intéressant de rapprocher les farces d'Alione des farces françaises qui leur ont servi de modèles, ou parmi lesquelles on doit les ranger, puisque plusieurs personnages emploient notre langue. Les pièces en dialecte astésan ou en dialecte milanais offrent d'assez nombreux passages dont l'interprétation est difficile. Aucun critique ne s'est encore oocupé d'en donner un texte correct et intelligible. Quant aux pièces françaises, on ne peut en attribuer qu'une partie à l'auteur italien ; pour les chansons, notamment, il nous paraît s'être borné à transcrire, à retoucher peut-être, des chansons qui étaient populaires de son temps.
Exemplaire de FERNAND COLOMB, qui a figuré en 1905 à la vente des livres d'E. DAGUIN et de son gendre, Compaignon DE MARCHÉVILLE (Cat., n° 1238).
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