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Source des données : BnF Archives et manuscrits
En écrivant cette oraison funèbre, Bossuet voulut acquitter une dette de reconnaissance envers un ancien maître, mais le sujet présentait de graves difficultés. Nicolas Cornet avait le premier dénoncé comme hérétiques diverses propositions de Jansenius ; il avait, dès lors, été en butte à de violentes attaques de la part des amis de la doctrine nouvelle. Ainsi que le remarque M. Sainte-Beuve (Port-Royal, 4e éd., VI, 363), le discours de Bossuet fut prononcé dans des circonstances fort délicates, au moment où l'accommodement théologique que l'évêque de Comminges essaya de ménager entre Jansénistes et Molinistes, paraissait sur le point d'aboutir. La situation changeait, pour ainsi dire, d'heure en heure, et l'orateur était obligé d'en tenir compte. Il chercha, tout en faisant l'éloge de Cornet, à tenir la balance à peu près égale entre les deux partis :
« Deux maladies dangereuses, dit-il (p. 11), ont affligé en nos jours le corps de l'Église ; il a pris à quelques docteurs une malheureuse et inhumaine complaisance, une pitié meurtriére, qui leur a fait porter des coussins sous les coudes des pécheurs, chercher des couvertures à leurs passions, pour condescendre à leur vanité et flatter leur ignorance affectée. Quelques autres non moins extrêmes, ont tenu les consciences captives sous des rigueurs très-injustes ; ils ne peuvent supporter aucune foiblesse, ils traînent toûjours l'enfer aprés eux, et ne fulminent que des anathêmes. L'ennemy de nôtre salut se sert également des uns et des autres, emploiant la facilité de ceux-là pour rendre le vice aimable, et la severité de ceux-cy pour rendre la vertu odieuse. »
Bossuet ne fit pas imprimer l'oraison funèbre de Cornet et ne voulut même pas qu'elle fût jointe au recueil de ses discours ; ce fut le neveu de Corne qui fit publier en Hollande, trente-cinq ans plus tard, l'édition que nous venons de décrire. Celui-ci a joint à l'oraison funèbre les pièces suivantes : cinq distiques latins adressés à Bossuet par les rhétoriciens du collège de Navarre (p. 42-43) ; treize distiques adressés par ces mêmes écoliers à M. de La Motte-Houdancourt, grand-aumônier de France, évêque d'Auch désigné, qui voulut bien présider lui-même à la cérémonie des obsèques de Cornet (p. 44-46) ; l'épitaphe de Cornet, en latin (p. 47-48) ; son éloge, tiré de la Bibliotheca Anti-Janseniana, imprimée en 1654 (p. 49-50) ; un poème latin récité aux obsèques par les rhétoriciens du collège (p. 51-56) ; une élégie latine récitée par JACQUES DE BERTINIÈRE, élève de seconde (p. 57-65) ; une épitaphe et une élégie latines composées par JEAN BARON, prêtre, chapelain de Notre-Dame d'Amiens (p. 66-70) ; un éloge funèbre dont l'auteur est l'éditeur lui-même, CHARLES-FRANÇOIS CORNET, seigneur de Couvel, Saint-Marc, Graville et autres lieux, conseiller, avocat du roi au bailliage et siège présidial d'Amiens (p. 71-91) ; enfin un extrait d'un libelle fait contre Me Nicolas Cornet, intitulé : Considérations sur son entreprise en l'Assemblée du 1. juillet 1649 (p. 93-96).
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