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Source des données : BnF Archives et manuscrits
Épistolier pour les grandes fêtes de l'année, de Noël à la Conception de la Vierge, suivant l'usage adopté à Paris à partir de 1670.
Le 15 janvier 1755, le chapitre cathédral de Notre-Dame de Paris délibéra au sujet de "deux nouveaux livres d’Épîtres et Évangiles écrits à la main sur veslin, ornés de vignettes, faits aux frais de monsieur de Monjoye, l’un de messieurs les intendans de la fabrique de l’Église de Paris et qu’il offre de donner a ladite fabrique pour servir aux messes les jours de solemnité dans ladite Église de Paris et être substitués à la place des anciens, dans lesquels manque quantité d’épîtres et évangiles nécessaires pour l’office ledits jours de solemnité" (AN, LL 23226). Il fut décidé d’accepter ces deux ouvrages, conservés au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France depuis la Révolution (l'Evangéliaire est le Latin 9461). En effet, alors que l’essentiel de la bibliothèque du chapitre cathédral de Notre-Dame de Paris fut acheté par le roi pour la Bibliothèque royale en 1756, les livres du trésor, nécessaires à l’exercice du culte, restèrent propriété du chapitre.
Contenu : F. C : Titre "Liber epistolarum ad usum Ecclesiae metropolitanae Parisiensis anno MDCCLIII". FF. E-F : Table des fêtes, "Index epistolarum. Natalis Domini [...]". PP. 1-82 : Temporal et sanctoral. PP. 83-84 : Dedicatio ecclesiae, "In anniversario dedicationis ecclesiae". PP. 85-87 : Missae mortuorum, "In die obitus et in depositione pontificis aut presbyteri". PP. 88-89 : "In die obitus et in depositione non sacerdotis".
Décor : Page de titre dans un cadre de boiserie dorée et de coquilles peintes rehaussées d'éléments peints floraux paysagers, avec les armes de Notre-Dame de Paris (f. C). Peintures à pleine page : bouquet de fleurs dans un vase au naturel (p. 17), agneau pascal en camaïeu rose (p. 55), saint Jean-Baptiste en camaïeu bleu (p. 56). Au début des épîtres des fêtes principales, bandeaux peints avec personnages, rocailles et draperies dorés et peints : Noël (p. 1), Adoration des Mages (p. 15), Purification de la Vierge (p. 18), Résurrection (p. 27), Pentecôte (p. 43), Pèlerins d'Emmaüs (p. 50), Cène (p. 52), Naissance de saint Jean-Baptiste (p. 57), Saints Pierre et Paul (p. 59), Translation de saint Marcel, évêque de Paris (p. 62), Assomption de la Vierge (p. 64), Saint Louis, roi de France (p. 66), Nativité de la Vierge (p. 68), Martyre de saint Denis (p. 70), Toussaint (p. 73), Âmes du Purgatoire (p. 76), Saint Marcel, évêque de Paris (p. 78), Conception de la Vierge (p. 81), Dédicace de l'église (p. 83), Résurrection des morts (p. 85), chapelle funéraire (p. 88). Initiales d'or sur fond peint fleuri à encadrement doré par une première main (pp. 1-47) ; initiales d'or sur fond historié à encadrement doré par une autre main (pp. 50-89) ; à noter : paysages (pp. 50, 52, 66, 68, 73), livre (p. 70), drap mortuaire (pp. 76, 85, 88), mitre et crosse (p. 78), Ève et le serpent (p. 81), candélabre à sept branches (p. 83). Culs-de-lampe peints et dorés de boiseries, de fleurs au naturel et de vases ; à noter : Saint-Esprit par le premier peintre cité (p. 42), et les culs-de-lampe par le second, vase en camaïeu vert (p. 54), mitre, crosse et croix (p. 63), carquois, drapeau et écu (p. 67), ange en camaïeu rose soufflant des bulles (p. 77), ange musicien en camaïeu bleu et violet (p. 84), instruments du fossoyeur (p. 87), ossements (p. 89).
Trésor de la cathédrale Notre-Dame de Paris Inv. particulier 1755, n° 6 (AN, LL 98) : "[...] l'un et l'autre [les anciens Epistolier et Evangéliaire] s'étant trouvés imparfaits tant par le deffauts de ce qu'ils contenoient que par la vetusté du dessus desdits livres, Messieurs, par conclusion capitulaire et à la réquisition de messieurs Guillot de Montjoye et de Corberon, chanoines et intendants du trésor, ont supprimé lesdits livres, et leur ont donné pouvoir d'en faire d'autres plus corrects et plus beaux. En conséquence, ils ont été exécutés dans la forme qui suit. Les nouveaux livres sont écrits à la main sur vélin, chaque page est encadrée d'un large filet d'or et ornée d'un grand nombre de vignettes, culs de lampes etc. en mignature ; ils sont garnis chacun de deux signets de moëre cramoisie brodés aux extrémités et terminés par un gland d'or fin ; les dessus sont revêtus en plein d'argent doré [...]. Le livre d'Epître ne diffère du livre d'Evangile qu'en ce que les plats représentent d'un côté la Naissance de la sainte Vierge et de l'autre, son Couronnement dans la gloire ; les cadres sont de rocailles ; les médaillons renferment quatre Pères de l'Eglise, saint Augustin, saint Ambroise, saint Jérosme et saint Jean Chrisostome ; et sur le dos sont les attributs de la sainte Vierge. Les couvertures des livres sont garnies en dedans de maroquin rouge avec une riche dentelle d'or et au milieu, l'écusson du chapitre. Ces livres ont été exécutés par le sieur Porcher, à l'exception cependant des milieux des plats qui ont été conservés des anciens livres et n'ont été que redorés [...]. Le livre d'Epître pèse matière argent doré quatorze marcs six gros et demie, estimé à raison de cinquante deux livres le marc, sept cent trente trois livres cinq sols six deniers".Décrit en 1763 par Claude-Pierre Gueffier et l'abbé de Montjoye (Description historique des curiosités de l'Eglise de Paris [...], Paris, 1763, p. 293-294) : "Un livre d'Epîtres & un livre d'Evangiles, servant les jours des fêtes solemnelles. Ces deux livres sont écrits sur velin & sont ornés d'un grand nombre de tableaux, vignettes et miniatures [...]. Le livre d'Epîtres est aussi de vermeil, ayant d'un côté, dans le milieu, la Naissance de la Vierge, & de l'autre côté, le Couronnement de la Vierge, & aux quatre coins de chaque côté, les quatre Pères de l'Eglise, saint Augustin, saint Ambroise, saint Jérôme & saint Jean Chrisostome. Sur le dos du livre sont les attributs de la sainte Vierge. Ces deux livres sont d'une beauté & d'une ciselure admirable. Ils ont été faits l'année 1756". Inv. 1785, trésor, n° 81 (AN, LL 100). Inv. 1790 (BnF, Mss., NAF 2796, f. 13v.) : "un livre d'évangile, un autre d'épitre garni en argent doré cizelé à figures en dedans en velain en mignatures".
Saisie révolutionnaire : Réclamé par l'abbé Radix, chanoine de Notre-Dame, le 30 nov. 1790 (BnF, Mss., NAF 2796, f. 63v.) : "Les deux livres l'un pour les épitres et l'autre pour les évangiles, tous deux couverts en vermeil, servant les grandes fêtes au chœur, écrits à la main sur velin enrichis de superbes tableaux et vignettes". Remis au dépôt des Petits-Augustins après dépose de la reliure d’orfèvrerie, 9 Floréal an II [21 août 1792] (Bibliothèque historique de la Ville de Paris, ms. 3502) : "7. Plus un livre intitulé liber epistolarum, plus un second livre intitulé evangeliorum, tous les 2 en couverture de bois, les feuilles en vélin, à chaque feuille un cadre d'un filet d'or avec mignatures très belles en réquisition par la Commission des Arts".
Prélevé par la Bibliothèque nationale.
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