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Source des données : BnF Archives et manuscrits
Le manuscrit a appartenu à l’abbaye Saint-Pierre de Corbie et y a sans doute été partiellement copié (au moins pour les f. 2-98). Il ne comporte pas d’ex-libris, mais on retrouve au f. 2r un sommaire de la main d’un bibliothécaire de Corbie du début du XVIIe siècle, main que l’on retrouve dans d’autres manuscrits de Corbie (voir ci-dessus), et, plus loin dans le manuscrit, divers titres ajoutés par cette même main (f. 15r ; 17r ; 21r ; 99r). Une autre annotation, celle du f. 1v, « de partibus gramatice artis », que l’on peut dater du XVe siècle, nous renseigne sur la présence du manuscrit à Corbie : la main à l’origine de l’annotation a également écrit dans le manuscrit latin de la Bibliothèque nationale de France 13957 (f. 1r : « de dyaletica ») et dans le 7499 (f. 63r : « Priscianus »), tous deux aussi de Corbie ; il s’agit sans doute de la main d’un bibliothécaire du XVe siècle. En outre, on en trouve peut-être la trace dans les divers catalogues de Corbie : ainsi, dans le catalogue du XIIe siècle (COYECQUE, 1893, p. XIV), qui se trouve dans le Berlin, Staatsbibliothek, Ms. Phill. 1865, f. 1v-3v, l’intitulé du numéro 73 « Beda de temporibus, et in eodem ars Donati, et Beda de metrica arte, et epigrammata Prosperi » pourrait correspondre en partie aux f. 2-98 (à l’exception des épigrammes, mais au vu des lacunes présentées par cette partie du manuscrit, il est possible qu’ils aient été perdus). Dans le catalogue de 1621 (COYECQUE, 1893, p. XLII), qui se trouve dans le Paris, Bibliothèque nationale de France, Latin 13071, f. 43-50, le numéro 434 « Poema de laudibus Vinilfridi, forte est. Bedae ; item, Beda de partibus grammaticae ; item, de quadrifario opere Dei ; item de grammatica tractatus eiusdem » correspond peut-être aux f. 2-98 et aux anciens f. 99-136, aujourd’hui à Saint-Pétersbourg.
Le manuscrit est ensuite passé dans la bibliothèque de Saint-Germain-des-Prés en 1638, lors du transfert de 400 manuscrits de Corbie, parmi les plus précieux, à Saint-Germain. Il est d’ailleurs présent dans le catalogue de Saint-Germain de 1677, qui se trouve dans le manuscrit de la Bibliothèque nationale de France, NAF 5792, p. 34-35, n°291 (1464), sous l’intitulé suivant : « Bedae an Alcuini tractatus grammaticalis. Confessio fidei ad SS. Trinitatem. De anglorum mensibus etc. Hymni antiqui per anni circulum. Bedae (ut putatur) grammaticalia. Anonymi tractatus theologicus de variis. Argumenta titulorum Paschalium. S. Isidori episcopi tractatus de poetis paganis etc. Carmen prolixum de S. Wilfrido seu ejus vita metrica. Fragmentum non modicum ordinis officii divini (forte Romani). », ce qui correspond au contenu noté sur la page de garde par une main de la fin du XVIIe siècle ou du début du XVIIIe siècle. On retrouve ces deux cotes sur le verso de la page de garde, et, dans la marge supérieure du f. 1r, l’ex-libris de Saint-Germain: « Sancti Germani a pratis », datant du XVIIIe siècle.
Le manuscrit actuel résulte de l’assemblage de plusieurs unités codicologiques. Cet assemblage s’est sans doute fait progressivement, au vu des informations que nous apportent les différents catalogues et sommaires. On constate qu’entre le XIIe siècle et 1621-1638, le noyau des f. 2-98 a été augmenté des anciens feuillets 99-136 (« Poema de laudibus Vinilfridi ») et des actuels feuillets 99-117 (sommaire du f. 2r : « fragmentum ordinis »). Un des derniers ajouts a été le f. 1r, qui a dû être ajouté au cours du XVIIe siècle (cf GANZ, 1990, p. 161-162), entre les annotations du bibliothécaire de Corbie, qui considérait visiblement le f. 2r comme la première page du manuscrit, et celles du bibliothécaire de Saint-Germain, qui a ajouté l’ex-libris sur le f. 1r, bien que la présence d’une annotation de même main aux f. 1r et 119v (« ego frater adalardus promitto stabilitatem corporis mei »), datée du XIe siècle, remette en doute cette datation très tardive pour l’ajout du f. 1. La description du catalogue de 1677 et celle du sommaire de la page de garde nous montrent quoi qu’il en soit que le manuscrit était alors complet et déjà dans le désordre qui est encore le sien.
Par la suite, il fait partie des manuscrits ayant souffert du vol qui a touché la bibliothèque de Saint-Germain au début de la Révolution (cf. DELISLE, 1874, p. 48-56) : c’est à ce moment-là qu’il a dû perdre les f. 99-136 (perte signalée par l’ancienne foliotation), qui contenaient le poème sur Saint Wilfrid indiqué dans les catalogues et le sommaire de la page de garde. Ces feuillets ont été acquis par Piotr Doubrovsky, et sont ensuite passés en 1805 dans la bibliothèque nationale de Russie à Saint-Pétersbourg, sous les cotes O.v.XIV.1 (f. 99-120 : poème sur la vie de Saint Wilfrid) et O.v.XVI.1 (f. 121-136 : Priscien, De nomine). Pour plus de détails sur ces manuscrits, voir LAPIDGE, 1993, p. 169-171, et JEUDY, 1984, p. 147-148.
Il est arrivé à la Bibliothèque nationale de France en 1795-1796, avec les autres manuscrits de Saint-Germain-des-Prés.
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